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Le Monde Afrique Le blockbuster Black Panther » agrĂšge des rĂ©fĂ©rences Ă de multiples cultures du continent, tout en sâinscrivant dans une esthĂ©tique afrofuturiste. PubliĂ© le 28 fĂ©vrier 2018 Ă 16h30 - Mis Ă jour le 28 fĂ©vrier 2018 Ă 16h57 Temps de Lecture 17 min. Tribune. En janvier, le prĂ©sident amĂ©ricain, Donald Trump, a une fois de plus choquĂ© lâopinion internationale en qualifiant HaĂŻti et les Etats africains de shithole countries » â littĂ©ralement pays trous Ă merde ». Un mois aprĂšs nous arrive, toujours des Ătats-Unis, le blockbuster Black Panther, dont la majeure partie de lâaction se situe dans le royaume fictif de Wakanda. Un pays-trou Ă merde » de plus ? Non, plutĂŽt une vĂ©ritable mine dâor. Ou plus exactement de vibranium, minerai imaginaire et prĂ©cieux capable dâabsorber les vibrations environnantes. Le dernier roi du Wakanda, TâChaka, en a vendu de petites quantitĂ©s pour financer lâĂ©ducation et le dĂ©veloppement de son pays, prĂ©sentĂ© dans le film comme la nation la plus avancĂ©e technologiquement au monde. Lire aussi Black Panther » lâAfrique a enfin son super-hĂ©ros sur grand Ă©cran RĂ©alisĂ© par lâAfro-AmĂ©ricain Ryan Coogler, Black Panther est adaptĂ© dâun comic créé par les AmĂ©ricains blancs Stan Lee et Jack Kirby en 1966, qui dĂ©peint les aventures du jeune TâChalla, fils de TâChaka, prince du Wakanda et premier super-hĂ©ros dâorigine africaine. Des changements considĂ©rables â au script comme Ă lâesthĂ©tique â ont Ă©tĂ© apportĂ©s par lâĂ©quipe de Coogler pour faire de Black Panther la premiĂšre superproduction afrofuturiste. Celle-ci dĂ©peint, Ă travers Wakanda, son roi, ses sujets et son organisation politico-religieuse, une Afrique en miniature non plus prĂ©sentĂ©e comme archaĂŻque et sous assistance, mais comme une nation alliant harmonieusement technologie de pointe et identitĂ©s africaines assumĂ©es. Impressions libres depuis la salle bondĂ©e et survoltĂ©e dâun cinĂ©ma dâIbadan, dans le sud-ouest du Nigeria. Loin du misĂ©rabilisme habituel A Ibadan, le public sâest rendu en masse aux premiĂšres projections de Black Panther. Le dernier blockbuster des studios Marvel promet en effet pour la premiĂšre fois de montrer Ă lâĂ©cran un super-hĂ©ros noir et africain, rĂ©gnant sur un royaume alliant tradition et technologie, bien loin de lâimagerie misĂ©rabiliste habituelle concernant lâAfrique subsaharienne, particuliĂšrement dans les films dâaction amĂ©ricains. Le premier film de science-fiction Ă gros budget basĂ© en Afrique, District 9, du Sud-Afro-Canadien Neill Blomkamp 2009, dĂ©crivant lâĂ©chouage dâun vaisseau extraterrestre au-dessus de Johannesburg, avait profondĂ©ment blessĂ© les sensibilitĂ©s africaines, et tout particuliĂšrement nigĂ©rianes. Les NigĂ©rians y Ă©taient dĂ©peints comme des trafiquants dâarmes, de drogues et dâĂȘtres humains Ă des fins de prostitution, mais aussi comme des cannibales. Le film avait provoquĂ© lâire de la diaspora nigĂ©riane et avait Ă©tĂ© interdit Ă la projection dans le pays. Câest donc avec un grand enthousiasme que les spectateurs nigĂ©rians attendaient lâarrivĂ©e sur leurs Ă©crans de Black Panther. DĂšs les premiĂšres scĂšnes du film, des exclamations, rires, flashs de tĂ©lĂ©phones portables et amorces de dĂ©bats Ă©clatent et vont se poursuivre pendant toute la projection. Les spectateurs nigĂ©rians semblent surtout rĂ©actifs Ă la reprĂ©sentation qui est donnĂ©e de leur continent, voire de leur pays, Ă travers Wakanda et ses habitants. Des rires et des cris de joie se font entendre, par exemple, durant la mise en scĂšne du sauvetage des filles de Chibok, lycĂ©ennes enlevĂ©es en 2014 et maintenues en captivitĂ© pendant un temps dans la forĂȘt de Sambisa, bastion du groupe djihadiste Boko Haram, dans le nord-est du pays. Lire aussi Black Panther » le premier super-hĂ©ros noir reprend du pouvoir dans la pop culture amĂ©ricaine Les emprunts et rĂ©fĂ©rences africaines dans Black Panther ne se limitent pas pour autant au Nigeria. Le film rĂ©ussit en effet le tour de force de recrĂ©er Ă lâĂ©chelle du Wakanda une Afrique en miniature », pour reprendre lâexpression consacrĂ©e pour dĂ©signer le Cameroun, faite dâun assemblage hĂ©tĂ©roclite de paysages, de costumes, de symboles, mais aussi de traits politiques et religieux. En collaboration avec Hannah Beachler, production designer, Ryan Coogler parvient Ă crĂ©er un royaume dont les paysages Ă©voquent autant lâAfrique de lâEst, notamment le Rwanda ou le Kenya, par ses savanes de piĂ©mont propices Ă lâĂ©levage du bĂ©tail, que des pays dâAfrique centrale ou du golfe de GuinĂ©e, par lâĂ©cosystĂšme tropical dans lequel semble sâĂȘtre dĂ©veloppĂ©e la capitale du Wakanda. Le travail sur les costumes et les ornements corporels est Ă©galement un savant mĂ©lange de rĂ©fĂ©rences empruntĂ©es Ă lâensemble du continent. RĂ©alisĂ© par Ruth E. Carter, il pioche dans le rĂ©pertoire vestimentaire dit traditionnel » de nombreux groupes africains. Cet Ă©clectisme frĂŽle parfois le folklore, quand on sait que nombre de ces attributs ne sont plus portĂ©s aujourdâhui quâen des occasions festives ou de reprĂ©sentation, ou plus malheureusement Ă des fins touristiques. La coiffe de la reine et mĂšre de TâChalla sâinspire de celles portĂ©es lors de mariages zulu en Afrique du Sud. Les costumes de la garde fĂ©minine du roi sont constituĂ©s dâun assemblage de rĂ©fĂ©rences turkana et massaĂŻ du Kenya, pour la couleur rouge et les parures de perles colorĂ©es, et ndĂ©bĂ©lĂ© dâAfrique du Sud pour lâempilement dâanneaux dorĂ©s autour du cou. TâChalla et son pĂšre, TâChaka, portent des tissus kente du Ghana. Une vieille conseillĂšre au trĂŽne est parĂ©e dâun turban et de bijoux touareg, tandis quâune autre a les tresses et la peau couvertes de glaise rouge dans le style himba de Namibie. Les Ă©leveurs de rhinocĂ©ros portent des couvertures basotho du Lesotho ornĂ©es de symboles rappelant lâĂ©criture nsibidi des Ejagham du Nigeria. Des danseurs sont vĂȘtus de jupes de fibres roses et de masques dogon du Mali. La volontĂ© de prĂ©senter une sociĂ©tĂ© nâayant jamais Ă©tĂ© colonisĂ©e peut expliquer lâabsence Ă©tonnante des pagnes wax, dâorigine hollandaise. Cette sĂ©lection de certains attributs vestimentaires typiquement africains » au dĂ©triment dâautres peut toutefois sembler arbitraire, quand on connaĂźt lâintensitĂ© avec laquelle le pagne, par exemple, a pĂ©nĂ©trĂ© depuis des dĂ©cennies les habitudes vestimentaires comme les collections des grands crĂ©ateurs du continent, tandis que les perles des parures massaĂŻ et les couvertures rouges si prisĂ©es des touristes viennent pour les premiĂšres de RĂ©publique tchĂšque et pour les secondes dâEcosse. Prééminence des rĂ©fĂ©rences sud-africaines Ryan Coogler et son Ă©quipe ont aussi fait le choix, somme toute assez radical dans le contexte cinĂ©matographique actuel, de faire sâexprimer leurs hĂ©ros soit en anglais avec des accents africains marquĂ©s, soit en isiXhosa, lâune des onze langues officielles sud-africaines. Le symbole est fort et le pari osĂ©, surtout pour les acteurs non locuteurs de cette langue Ă clics » relativement complexe Ă maĂźtriser. Câest aussi une fiertĂ© pour ses nombreux locuteurs de la voir mise en avant sur les Ă©crans du monde entier et une consolation pour certains dâentre eux, Ă©chaudĂ©s par le rĂ©cent Inxeba, du Sud-Africain blanc John Trengove, sorti tout rĂ©cemment sur les Ă©crans sud-africains et accusĂ© de rĂ©vĂ©ler les secrets du rite dâinitiation xhosa ukwaluka. Lire aussi Article rĂ©servĂ© Ă nos abonnĂ©s Les InitiĂ©s », le film dâun double tabou en Afrique du Sud Câest Ă©galement lâaccent sud-africain qui domine lorsque les hĂ©ros du film sâexpriment en anglais. Les spectateurs nigĂ©rians ont nĂ©anmoins eu la grande joie de reconnaĂźtre un fort accent igbo dans la bouche de MâBaku, chef des montagnards jabari, pourtant jouĂ© par Winston Duke, originaire de TrinitĂ©-et-Tobago. Les acteurs africains, comme la KĂ©nyane Lupita Nyongâo, lâAmĂ©ricano-ZimbabwĂ©enne Danai Gurira ou le Britannique dâorigine ougandaise John Kaluuya, ont quant Ă eux choisi de mettre en avant lâaccent de leur pays dâorigine. Câest en tout cas un premier renversement intĂ©ressant proposĂ© par le film, notamment pour le public du Nigeria, oĂč il est du plus grand chic de prendre un accent britannique ou amĂ©ricain quand on sâexprime en anglais. La prééminence des rĂ©fĂ©rences sud-africaines vient aussi trĂšs certainement du fait que le rĂ©alisateur a choisi de se rendre en Afrique du Sud pour aller chercher sur le continent » les Ă©lĂ©ments africains » lui manquant en tant quâAfro-AmĂ©ricain natif dâOakland. Ici encore, lâapprĂ©hension dâun continent entier par un seul pays peut paraĂźtre trĂšs rĂ©ductrice. Câest aussi sous cet angle que lâon peut ĂȘtre tentĂ© de lire lâorganisation sociopolitique et religieuse du Wakanda, structurĂ©e en tribus » sous lâautoritĂ© dâun roi, intronisĂ© au moyen dâun rituel jugĂ© simpliste par certains spectateurs nigĂ©rians. Il nâempĂȘche que, armĂ© dâune vĂ©ritable volontĂ©, mĂȘme un peu naĂŻve, de revaloriser lâes identitĂ©s et cultures africaines, Ryan Coogler rĂ©ussi Ă maintes reprises â parfois peut-ĂȘtre par hasard â Ă tomber juste. Lâintronisation du nouveau roi du Wakanda, par exemple, comporte une phase de mort symbolique propre Ă de nombreux rites dâintronisation dans les anciennes royautĂ©s africaines et plus largement Ă la plupart des rites de passage. Le culte aux morts illustres ancestralisĂ©s se retrouve Ă©galement Ă travers tout le continent. Enfin et surtout, la figure du roi PanthĂšre, dotĂ© de pouvoirs surnaturels permettant dâassurer la pĂ©rennitĂ© de son royaume, rappelle fortement les systĂšmes politico-religieux dits de royautĂ©s sacrĂ©es, ayant existĂ© jusquâĂ rĂ©cemment dans de nombreux espaces africains. Des processus dâassimilation de certains rois aux panthĂšres ont aussi effectivement existĂ©, par exemple en pays mofu et guiziga, dans lâextrĂȘme nord du Cameroun. Toute panthĂšre capturĂ©e sur les terres du royaume se devait dâĂȘtre remise Ă son prince, qui en consommait les yeux et la langue afin dâingĂ©rer la puissance sauvage » de lâanimal et se trouvait ainsi renforcĂ© dans sa posture de roi sacrĂ©, pivot de lâharmonie et de la reproduction du royaume. Lire aussi DerriĂšre le pays imaginaire de Black Panther », une langue sud-africaine bien rĂ©elle Il nâest pas certain que Ryan Coogler et son Ă©quipe aient pris connaissance de ces donnĂ©es historiques, politiques et religieuses pour rĂ©aliser leur Afrique en miniature. Celle-ci est issue dâun mĂ©lange plus complexe quâil nây paraĂźt de rĂ©alitĂ© et de fantasme, sâadressant Ă la fois Ă des Afro-AmĂ©ricains en quĂȘte de racines et Ă des Africains dâorigines diverses en quĂȘte de reconnaissance. La forte dimension afrofuturiste du film permet toutefois de dĂ©passer cette tendance au panafricanisme hollywoodien. Black Panther Ă©vite ainsi lâessentialisme et la caricature en inscrivant le Wakanda dans un avenir imaginaire oĂč les perspectives sont renversĂ©es, oĂč le low-tech se rĂ©vĂšle high-tech et oĂč les primitifs » sâavĂšrent Ă©voluĂ©s ». PremiĂšre superproduction afrofuturiste Black Panther peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme la premiĂšre superproduction afrofuturiste de lâhistoire. Lâafrofuturisme Ă©merge comme mouvement culturel et esthĂ©tique littĂ©rature, musique, arts plastiques et visuels, mode dans la seconde partie du XXe siĂšcle. Selon Achille Mbembe, il combine science-fiction, techno-culture, rĂ©alisme magique et cosmologies non europĂ©ennes, dans le but dâinterroger le passĂ© des peuples dits de couleur et leur condition dans le prĂ©sent » et dans le futur. Tandis que la vogue afrofuturiste sâest progressivement diffusĂ©e aux Etats-Unis via des musiciens plus grand public comme Erikah Badu, Missy Elliot, Janelle Monae ou encore plus rĂ©cemment Kendrick Lamar, elle sâest aussi Ă©tendue ces derniĂšres annĂ©es au continent africain. Lâafrofuturisme a Ă©tĂ© adoptĂ© par les artistes africains aussi bien dans la mode, avec les crĂ©ations de la SĂ©nĂ©galaise Selly Raby Kane par exemple, que dans les arts visuels, avec des artistes comme Lina Iris Viktor, David Alabo ou Milumbe Haimbe. Les artistes nigĂ©rians ou des diasporas nigĂ©rianes ne sont pas en reste, notamment dans le domaine du comic book, avec par exemple lâĂ©quipe trĂšs dynamique de The Comic Republic, productrice de nombreux super-hĂ©ros. Peu Ă©tonnant que tous vivent leurs aventures Ă Lagos, capitale Ă©conomique du Nigeria, qui prĂ©sente elle-mĂȘme une forte esthĂ©tique futuriste. Câest aussi pourquoi la romanciĂšre amĂ©ricano-nigĂ©riane Nnedi Okorafor, figure de proue de lâafrofuturisme africain », lâa choisi comme dĂ©cor, voire personnage, de son roman Lagoon, rĂ©digĂ© en rĂ©ponse Ă District 9 et mettant en scĂšne des extraterrestres atterrissant cette fois Ă Lagos. Sa renommĂ©e internationale sâest Ă©tendue depuis que les droits de son roman Qui a peur de la mort ? ont Ă©tĂ© rachetĂ©s par le producteur de Game of Thrones pour devenir la prochaine sĂ©rie Ă succĂšs de la chaĂźne HBO. Elle martĂšle aussi Ă qui veut lâentendre que lâafrofuturisme trouve ses origines en Afrique et doit de ce fait y revenir. Black Panther et son esthĂ©tique afrofuturiste arrivent donc sur un sol amĂ©ricain, mais aussi africain, dĂ©jĂ largement labourĂ© pour que le mĂ©lange prenne et que le public lui fasse un accueil chaleureux. Le personnage le plus emblĂ©matique en la matiĂšre est certainement celui de Shuri, petite sĆur de TâChalla, chargĂ©e du dĂ©veloppement technologique du royaume et des Ă©quipements de son grand frĂšre. De petites touches afrofuturistes ont Ă©galement Ă©tĂ© apportĂ©es Ă la plupart des autres personnages, Ă lâinstar de la coiffe de la reine mĂšre dâinspiration zulu, rĂ©alisĂ©e avec une imprimante 3D. Ce mĂ©lange des genres permet aussi au spectateur de faire le lien avec toute lâesthĂ©tique futuriste classique des films de super-hĂ©ros Marvel avec Ă©quipement informatique de pointe, armes laser, appareils volants de lâordre du vaisseau spatial et consorts. Lire aussi A Abidjan, lâacteur Isaach de BankolĂ© en VRP de Black Panther » Un mot doit ĂȘtre Ă©galement dit de la capitale du Wakanda, Birnin Zana, cachĂ©e au reste du monde au cĆur dâun royaume Ă lâapparence plutĂŽt rurale. Celle-ci a pu ĂȘtre comparĂ©e Ă la Chocolate City » ultime, qualificatif dĂ©signant une ville oĂč les Afro-AmĂ©ricains reprĂ©sentent la majoritĂ© des habitants et sont les leaders politiques et Ă©conomiques. Aux yeux des spectateurs, câest surtout un extraordinaire mĂ©lange de rĂ©fĂ©rences africaines relativement idĂ©alisĂ©es, car assez dĂ©connectĂ©es des rĂ©alitĂ©s des grandes villes du continent, et dâĂ©lĂ©ments futuristes alliant organique et minĂ©ral. Venant du Nigeria encore, un modĂšle similaire de citĂ© africaine high-tech et vĂ©gĂ©tale avait dĂ©jĂ Ă©tĂ© proposĂ© par lâarchitecte et artiste Olalekan Jeyifous. Dans Shanty Megastructures, celui-ci imagine la Lagos du futur comme un assemblage de real estates et de bidonvilles verticaux recouverts en partie par la vĂ©gĂ©tation. Si le rĂ©sultat est bien moins policĂ© et plus dĂ©crĂ©pit que la Birnin Zana du Wakanda, elle a le mĂ©rite dâĂȘtre plus proche du paysage actuel de la capitale Ă©conomique nigĂ©riane, mais aussi de faire apparaĂźtre les inĂ©galitĂ©s dans les modes de rĂ©sidence des Lagosiens ; inĂ©galitĂ©s curieusement absentes dans les images de la capitale du Wakanda. Black Panther joue aussi avec les stĂ©rĂ©otypes des spectateurs. Les supposĂ©s primitifs se retrouvent Ă la pointe du dĂ©veloppement technologique mondial et leur culture matĂ©rielle en apparence rudimentaire se rĂ©vĂšle composĂ©e dâĂ©lĂ©ments high-tech. Un pieu de mĂ©tal sur un manche en bois sculptĂ©, identifiĂ© comme un outil fula du XVIIIe siĂšcle par des conservateurs britanniques, se rĂ©vĂšle ĂȘtre une arme de pointe wakanda en vibranium. Les couvertures basotho des Ă©leveurs de rhinocĂ©ros, gardiens des frontiĂšres du royaume, se transforment en boucliers laser au moment du combat. Dans ce contexte, le maintien dâune culture matĂ©rielle simple dans lâhabitat et le quotidien peut ĂȘtre certes vue comme une volontĂ© de dissimulation aux yeux du monde de lâavancĂ©e du Wakanda, mais aussi comme un choix dĂ©libĂ©rĂ©, en phase encore avec des esthĂ©tiques et identitĂ©s africaines. Comme le remarque avec dĂ©dain la cheffe de la garde royale fĂ©minine lors dâune Ă©pique course-poursuite Ă Busan, en CorĂ©e du Sud, les simples armes Ă feu des vilains occidentaux apparaissent dĂšs lors so primitive ». Un film post-colonial ? Cette dynamique du renversement permet aussi au film dâaborder une sĂ©rie de questions vĂ©ritablement post-coloniales. Il sâagit par exemple de la lĂ©gitimitĂ© des collections dâobjets africains dans les musĂ©es occidentaux, constituĂ©es essentiellement durant la pĂ©riode coloniale, et des dĂ©bats actuels sur la nĂ©cessitĂ© dâune restitution de ces Ćuvres Ă leurs pays dâorigine. Câest aussi la remise en question de lâhĂ©gĂ©monie des codes esthĂ©tiques occidentaux, Ă travers cette scĂšne hilarante oĂč la cheffe de la garde royale se retrouve affublĂ©e dâune perruque synthĂ©tique pour ne pas ĂȘtre reconnue, avant de sâen dĂ©barrasser en la jetant Ă la tĂȘte dâun assaillant quelques minutes plus tard. Câest enfin plus largement la question de la capacitĂ© de lâAfrique Ă sâabsoudre des relations dâassistance, et du coup de dĂ©pendance, avec les pays occidentaux et Ă sâaider elle-mĂȘme, exprimĂ©e par exemple dans lâintervention auprĂšs des filles de Chibok enlevĂ©es par Boko Haram. Ces questions sont toutefois beaucoup plus survolĂ©es que vĂ©ritablement traitĂ©es et trouvent surtout des rĂ©ponses toujours trĂšs consensuelles, incarnĂ©es par exemple par lâagent de la CIA blanc et amĂ©ricain emmenĂ© Ă Wakanda pour ĂȘtre soignĂ©, et qui se retrouve Ă combattre auprĂšs de TâChalla contre lâautre prĂ©tendant au trĂŽne, Erik Killmonger, censĂ© reprĂ©senter une posture beaucoup plus radicale mais prĂ©sentĂ©e dans le film comme erronĂ©e et dangereuse. Lire aussi Black Panther » des tweets racistes deviennent la risĂ©e des rĂ©seaux sociaux Certains spectateurs ont de ce fait Ă©tĂ© déçus par la position somme toute assez tiĂšde de Black Panther vis-Ă -vis des dĂ©bats autour de la condition des populations africaines et afro-descendantes, notamment aux Etats-Unis. Avec un titre comme Black Panther et de nombreux hommages dans le film au parti afro-amĂ©ricain du mĂȘme nom lâaffiche du film, par exemple, prĂ©sentant le roi TâChalla sur son trĂŽne, Ă©voque directement une cĂ©lĂšbre photo de Huey P. Newton, fondateur des Black Panthers, dans une posture similaire, les attentes Ă©taient en effet importantes. Mais Black Panther reste un blockbuster hollywoodien, tenu Ă une posture consensuelle pour faire un maximum dâentrĂ©es. On peut certes retrouver dans lâaffrontement entre lâAfricain TâChalla, tenant jusquâĂ lâissue du film dâune posture non violente mais aussi dâun certain isolationnisme pour mieux protĂ©ger son pays, et lâAfro-AmĂ©ricain Erik Killmonger, partisan de lâarmement des populations africaines et afro-descendantes par le Wakanda pour se dĂ©fendre, voire conquĂ©rir le monde, lâĂ©vocation de grandes tendances idĂ©ologiques ayant traversĂ© les luttes pour les droits civiques aux Etats-Unis. Mais celles-ci restent brossĂ©es Ă grands traits de façon relativement simpliste et, surtout, trouvent une issue trop conservatrice pour certains spectateurs. La condamnation dâErik Killmonger par la mise en avant de sa violence peut paraĂźtre ainsi assez injuste, surtout en regard de la rĂ©habilitation de lâagent de la CIA surpris dâabord Ă vouloir trafiquer une arme du Wakanda pour les Etats-Unis, puis finissant par servir dâintermĂ©diaire au roi TâChalla pour accĂ©der Ă la tribune des Nations unies. Aussi, vues du Nigeria, ces problĂ©matiques semblent trĂšs amĂ©ricaines et parlent assez peu aux spectateurs, plus prĂ©occupĂ©s par les conflits internes au pays, comme la recrudescence actuelle des affrontements entre Ă©leveurs et agriculteurs dans plusieurs de ses Etats. Black Panther ne peut ĂȘtre donc considĂ©rĂ© comme un film vĂ©ritablement militant, dans le sillage du parti dont il porte le nom. NĂ©anmoins, il reprĂ©sente une avancĂ©e considĂ©rable dans la reprĂ©sentation des individus et des cultures noires, notamment africaines, dans lâindustrie globalisĂ©e du divertissement. Il poursuit ainsi, avec une ampleur jusquâici jamais Ă©galĂ©e, le processus de renversement des perspectives entamĂ© depuis plusieurs dĂ©cennies par les multiples acteurs dâune pensĂ©e-monde noire et africaine du passĂ©, du prĂ©sent mais aussi du futur. Son carton au box-office mondial et son accueil enthousiaste par les publics du monde entier, quelles que soient leur couleur de peau ou leurs origines, en fait un jalon majeur dans le long processus de reconnaissance de la valeur des identitĂ©s, des cultures et des histoires noires et africaines. Par Emilie Guitard, chercheuse en anthropologie sociale, directrice adjointe de lâInstitut français de recherche en Afrique Nigeria, et Laure Assaf, chercheuse en anthropologie Ă lâEcole des hautes Ă©tudes en sciences sociales. Cet article a dâabord Ă©tĂ© publiĂ© sur le site The Conversation, en collaboration avec le blog de la revue Terrain. Emilie Guitard, Laure Assaf et Emilie Guitard et Laure Assaf
Cest en Afrique que l'on a retrouvĂ© les restes des plus anciens hominidĂ©s. En Afrique du Sud, les grottes de Sterkfontein, Swartkrans, Kromdraai parmi 12 principaux sites archĂ©ologiques qui couvrent une superficie de 47 000 Ha ainsi que d'autre provinces du Gautberg et du Nord-Ouest ont livrĂ© plus de 950 restes fossilisĂ©s d'honinidĂ©s. REPORTAGE ET VIDEO âą Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy ont assistĂ© ensemble dans les Jardins du Luxembourg, Ă Paris, Ă l'inauguration d'un monument Ă l'occasion de la JournĂ©e de commĂ©moration de l'abolition de l'esclavage âą Dans la foule des speJeudi 10 mai 2007, en fin de matinĂ©e, le jardin du Luxembourg est noir de monde. Tous attendent Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy qui, cĂŽte Ă cĂŽte en public pour la premiĂšre fois depuis le 6 mai, commĂ©morent lâabolition de lâ le perimĂštre est Ă lâannĂ©e derniĂšre, il nây a pas dâestrade ni de chaises. A lâarrivĂ©e de Jacques Chirac et de son successeur Nicolas Sarkozy, un tonnerre dâapplaudissements. Tous deux apparaissent souriants et mĂȘme pĂ©rimĂštres distincts entourent la scĂšne». Le premier est dĂ©diĂ© aux parlementaires et aux cĂ©lĂ©britĂ©s. Le second est rĂ©servĂ© aux possesseur d'une carte d'invitation. Le troisiĂšme regroupe le reste du cĂ©rĂ©monie s'ouvre avec La libertĂ© des nĂšgres, un chant rĂ©volutionnaire de 1794.C'est un scandale, c'est NOUS les descendants, c'est nous les descendantsâŠÂ» scande une femme qui n'apprĂ©cie pas d'ĂȘtre mise Ă l'Ă©cart de l'Ă©vĂšnement, derriĂšre les cĂ©lĂ©britĂ©s. On la fera taire en la laissant groupe de personnes commence Ă crier, l'Ă©vĂ©nement tourne au rĂšglement de comptes sur un Ă©lan de revendication. On est des chiens!», y a que des blancs!», les blancs d'un cĂŽtĂ©, les noirs de l'autre»,on ne se fait pas respecter!», les phrases homme s'explique avec un agent de sĂ©curitĂ© Cette commĂ©moration, c'est fait pour nous mettre en colĂšre».Taisez-vous» lui rĂ©torque l'agent. On s'est tu pendant trĂšs longtemps, si on se tait encore aujourd'hui, personne ne saura qu'on est en colĂšre, c'est scandaleux!!!»Non loin de lĂ , une Antillaise prend part au dĂ©bat. Ben on n'a qu'Ă boycotter cette cĂ©rĂ©monie, l'an prochain, quand on va recevoir l'invitation, on leur renvoie. C'est la fĂȘte de l'outre-mer, mais l'outre-mer est de l'autre cĂŽtĂ©!»La chanson en fond sonore vient renforcer le sentiment d'injustice, les paroles [âŠ] construire ensemble», font rĂ©agir un homme construire ensemble? on est oĂč ensemble? c'est scandaleux!» rĂ©pĂšte-t-il. On est Ă l'Ă©cart mĂȘme de notre histoire».Pour calmer la foule, un des agents de sĂ©curitĂ© du prĂ©sident Chirac vient s'excuser de la part des responsables de l'organisation. Selon la version officielle, cette organisation a Ă©tĂ© mise en place pour des raisons de sĂ©curité», la version officieuse, celle qu'on entend Ă tout va, est d'Ă©carter les vrais protagonistes de cette Ă©vĂšnement».C'est des vendus, je vais aller travailler, je m'en vais. Je vais aller travailler plus pour gagner plus, tiens !» profĂšre une femme, déçue de n'avoir pu voir le spectacle. Elle avait pris sa matinĂ©e pour l' prĂ©sident sortant et le prĂ©sident Ă©lu sâen vont, dans un bain de foule.Lesharkis et leurs descendants reprĂ©senteraient en 2012 entre 500 000 et 800 000 personnes en France. Les prĂ©sidents français, Ă partir de Jacques Chirac, sâexpriment publiquement sur lâabandon des harkis par la France. Abdelaziz Bouteflika affirme en 2005 que les enfants des harkis ne sont pas responsables des actes de leurs parents ; des lois
Ils ont Ă©tĂ© 500 000 combattants Ă ĂȘtre mobilisĂ©s, dans toute lâAfrique, pour libĂ©rer lâEurope pendant la Seconde Guerre mondiale. 75 ans plus tard, la France essaie dâencourager ses maires Ă leur rendre hommage en donnant leurs noms Ă une rue, une place ou une Ă©cole. Ils nâavaient jamais vu la France. Ils se sont engagĂ©s sans une seconde dâhĂ©sitation pour dĂ©fendre leur pays, un pays quâils ne connaissaient pas, le nĂŽtre. [âŠ] Ils sont pour nous une fiertĂ©. Ils sont nos libĂ©rateurs, ils sont nos frĂšres morts pour la France. » Le 20 janvier dernier, Jean-Paul Joseph, le maire de Bandol, rendait ainsi hommage Ă cinq combattants africains qui sont tombĂ©s en aoĂ»t 1944 pour libĂ©rer la petite ville du Var sud de la France. DĂ©sormais, la Place de la libertĂ© » sâappelle la Place des libĂ©rateurs africains ». De ces hommes, la mĂ©moire ne gardait que quatre noms sâeffaçant peu Ă peu sur un monument aux morts. Elle en avait mĂȘme oubliĂ© un. Les habitants de Bandol ne connaissaient rien dâeux. On se souvient aujourdâhui quâAli Fattani, tuĂ© par un Ă©clat dâobus, avait une femme qui sâappelait Halima. On se souvient que le pĂšre de Mohamed Dahel Ă©tait cultivateur en AlgĂ©rie. On se souvient que Jean-Ădouard Seffar Ă©tait un canonnier calme et courageux ». On se souvient quâAlbert Banuls tentait dâouvrir une brĂšche au viaduc de Bandol sous le feu lorsquâil est tombĂ©. On se souvient que François Gaillardo Ă©tait Ă ses cĂŽtĂ©s et que comme lui, il a Ă©tĂ© dĂ©corĂ© de la Croix de Guerre. On se souvient que si la France est libre, câest aussi grĂące Ă eux. Retrouver la mĂ©moire Comme ces cinq AlgĂ©riens, ils ont Ă©tĂ© 500 000 mobilisĂ©s en Afrique pour sauver la France et lâEurope. 40 000 dâentre eux ne sont jamais rentrĂ©s. Pour aider les communes Ă identifier des individus ou des unitĂ©s Ă honorer, lâOffice national des anciens combattants et victimes de guerre -ONAC-VG- a commencĂ© Ă remonter la piste de plusieurs dizaines de combattants africains. Ă partir des noms, le Service historique de la dĂ©fense -SHD- explore les archives pour collecter ce que lâadministration savait de ces hommes. Nous avons commencĂ© Ă travailler sur une centaine de noms », explique Maxime Ruiz, chargĂ© de mission mĂ©moire Ă lâONAC-VG. Lâobjectif montrer la diversitĂ© des parcours et des territoires concernĂ©s. Parmi ces combattants africains, il y avait des soldats de toutes les couleurs et de toutes les origines. Il y avait de simples militaires du rang, mais aussi des officiers emblĂ©matiques comme le capitaine Charles NâTchorĂ©rĂ©, Gabonais qui a combattu pour la France dans les deux guerres mondiales. Des hĂ©ros et des hommes simples, morts au combat ou de maladie. Autant dâhistoires que dâindividus. Dans les abimes de lâhistoire, les archivistes retrouvent parfois les Ă©tapes de toute une vie, et parfois de simples bribes. Câest un peu la loterie, confirme Maxime Ruiz. Je ne dirais pas que câest spĂ©cifique aux combattants africains. Il y a aussi des dossiers de mĂ©tropolitains qui sont peu fournis. La diffĂ©rence câest que lâadministration sur place nâa pas toujours bien rempli les dossiers. » Les Ă©carts culturels font que les noms ont parfois Ă©tĂ© mal orthographiĂ©s, les villes mal identifiĂ©es. Tous ces acteurs essaient, plus de 75 ans plus tard, de recrĂ©er du lien entre les hĂ©ritiers de cette histoire. Les maires peuvent demander Ă retrouver des soldats dâAfrique qui ont contribuĂ© Ă libĂ©rer leur ville ou leur rĂ©gion. Les historiens et les archivistes sâappliquent Ă rĂ©pertorier tout ce quâils peuvent un nom, le lieu dâune inhumation, des faits dâarmes et pourquoi pas, dans certains cas, des descendants que la France essaie dâintĂ©grer dans ces dĂ©marches. Sensibiliser les Français Câest Emmanuel Macron qui avait lancĂ© cette idĂ©e, le 15 aoĂ»t 2019, alors que la France commĂ©morait le 75e anniversaire du dĂ©barquement de Provence. Le prĂ©sident français contribuait Ă un effort pour rappeler que la LibĂ©ration, ce nâest pas que le dĂ©barquement de Normandie du 6 juin 1944. Ce sont aussi les RĂ©sistants, ce sont aussi des volontaires venus dâune multitude de pays et arrivĂ©s par de multiples routes. Et ce sont aussi des centaines de milliers de combattants africains. Il existe de nombreuses rues et places qui portent les noms de grands rĂ©sistants, de rĂ©giments français et parfois mĂȘme de libĂ©rateurs amĂ©ricains cĂ©lĂšbres. Les Africains ont Ă©tĂ© longtemps oubliĂ©s. Alors ceux qui travaillent sur ce projet espĂšrent que les maires de France voudront corriger cet Ă©tat de fait en renommant des rues, des places, et pourquoi pas des Ă©coles ? Cela participe Ă la cohĂ©sion nationale, explique GeneviĂšve Darrieussecq, secrĂ©taire dâĂtat auprĂšs de la ministre des ArmĂ©es, Ă RFI. Beaucoup de personnes se sont battues pour la France. Câest important que les Français sâapproprient cette histoire. » LâAssociation des maires de France -AMF- a signĂ© une convention avec le ministĂšre pour soutenir la dĂ©marche. Pour lâinstant, rares sont les Ă©lus locaux Ă vraiment se mobiliser. AprĂšs Bandol, un autre projet est en passe de se concrĂ©tiser dans une communautĂ© de communes du RhĂŽne. Deux autres maires ont pris un premier contact. Mais la pĂ©riode Ă©lectorale nâest pas propice Ă lâeffort de mĂ©moire. Lâenthousiasme ne quitte pourtant pas ceux qui portent cette campagne. Ils en sont convaincus, une fois les Ă©lections passĂ©es, les choses se dĂ©bloqueront. En attendant ils dĂ©bordent dâidĂ©es, notamment pour proposer du matĂ©riel pĂ©dagogique aux Ă©coles, afin que les plus jeunes puissent se rappeler pourquoi cinq hommes nĂ©s en AlgĂ©rie sont morts prĂšs de Bandol un lointain Ă©tĂ© de 1944. ActuPrime â La primeur et la valeur de lâinformation â SĂ©nĂ©gal
JeanMarie Thiébaud. Les devises des R.P.I.M.A. (Régiments Parachutistes d'Infanterie de Marine) et du 1er R.C.P. (Régiment de Chasseurs Parachutistes sont regroupées dans deux articles spéciaux. Seules figurent ci-dessous les devises des autres régiments parachutistes.
1er dĂ©cembre 1944 le massacre de Thiaroye Le 1er dĂ©cembre 1944, des dizaines de soldats africains appelĂ©s tirailleurs » sont exĂ©cutĂ©s par lâarmĂ©e française dans le camp de Thiaroye, au SĂ©nĂ©gal. Ces hommes, qui ont combattu pour la France lors de la guerre et anciens prisonniers des nazis, rĂ©clamaient le paiement de leur solde. Selon la version officielle, la rĂ©pression fait suite Ă une mutinerie. Une thĂšse rĂ©futĂ©e par lâhistorienne Armelle Mabon, maĂźtre de confĂ©rences Ă lâUniversitĂ© Bretagne Sud. Elle dĂ©nonce un mensonge dâEtat et un crime de masse prĂ©mĂ©ditĂ©. InvitĂ©e du Monde Afrique », elle revient sur ce massacre camouflĂ© pendant plus de soixante-dix ans.Sur ces 218.000 hommes, on comptait 178.000 AlgĂ©riens, soit 2,28 % de tous les effectifs français. - LâAfrique noire fournit quant Ă elle, 189.000 hommes, soit 1,6% de la population totale et 2,42% des effectifs français. - Les pertes des unitĂ©s nord africaines furent de 35.900 hommes, soit 16,47% des effectifs.28 Sep 2006 La force de ce film, avant mĂȘme sa sortie, est dâavoir participĂ© Ă la reconnaissance publique, par delĂ les cercles dâhistoriens, de lâengagement des tirailleurs maghrĂ©bins et dâAfrique noire contre la barbarie nazie. Ce sont en effet environ 233 000 militaires arabo-berbĂšres qui furent engagĂ©s en France ; les Africains, Antillais et Malgaches auraient fourni quant Ă eux quelque 113 000 hommes aux rĂ©giments coloniaux. Et pourtant les inĂ©galitĂ©s de traitement, de statut, pendant la guerre comme aprĂšs la victoire, entre Français et indigĂšnes » furent le prolongement dâune incapacitĂ© Ă reconnaĂźtre lâautre, celui que lâon a colonisĂ©, comme un Ă©gal. par RESF94 Certains nous disent quâil ne sert Ă rien de culpabiliser la France de son passĂ© colonial, au point mĂȘme de vouloir faire reconnaĂźtre le rĂŽle positif » de la colonisation dans un article de loi. Le passĂ© câest le passĂ©, vaut mieux oublier pour ne pas exciter lâesprit de vengeance, nâest-ce pas ? Mais câest confondre la science historique et lâidĂ©ologie, croire que le tabou cicatrise les plaies et surtout ne pas voir que le passĂ© revient dans le prĂ©sent pour sây reproduire tant quâil nâest pas reconnu. Chair Ă canon » hier, chair Ă patrons » aujourdâhui. Aujourdâhui, une famille algĂ©rienne vient de recevoir une invitation Ă quitter le territoire comme rĂ©ponse au dossier envoyĂ© dans le cadre de la circulaire Sarkozy lui est pĂšre de trois enfants nĂ©s en France, scolarisĂ©s depuis plusieurs annĂ©es ; son propre pĂšre est français, dĂ©corĂ© pour son engagement pendant la seconde guerre ; son frĂšre est français Ă©galement. Mais lui, fils de tirailleur, aprĂšs avoir vĂ©cu en France, choisi la France, Ă©levĂ© ses enfants en France, devrait la quitter au motif que il ne fait pas suffisamment la preuve de son intĂ©gration » ! Que vont devenir les 80 % de refusĂ©s de la circulaire Sarkozy ? Monsieur Propre veut-il faire le grand nettoyage et atteindre son objectif affichĂ© de 25 000 expulsions dans lâannĂ©e ? Non Monsieur Propre sait trĂšs bien que ces familles ne seront pas toutes expulsĂ©es et quâelles nâaccepteront pas lâaide au retour pour la grande majoritĂ©. Mais peu importe le prix Ă payer pour sa stratĂ©gie marketing de campagne prĂ©sidentielle. Et tant mieux si au passage, le travail illĂ©gal y gagne. Ces hommes et ces femmes deviendront alors de la chair Ă patrons ; dĂ©localisation sur place qui permet alors dâaggraver les conditions de travail pour nous tous, en jouant sur la concurrence entre les pauvres et les salariĂ©s dans leur ensemble. CNE et la nouvelle loi sur lâimmigration mĂȘme logique. Contrairement Ă la dĂ©magogie de Sarkozy, il faut rappeler que tout le monde ne vient pas en France, lâimmigration est stable depuis 1975 selon le dernier rapport de lâINSEE et sur les quelque 120 millions de migrants dans le monde, la grande majoritĂ©, prĂšs des deux tiers, nâimmigrent pas vers le nord. Quelle est la barbarie dâaujourdâhui ? Un pĂšre qui a servi de chair Ă canon, un fils qui nâa dâautre issue que de servir de chair Ă patrons, ses enfants qui viennent Ă lâĂ©cole la peur au ventre. A Nevers et Ă Soissons, les forces de police viennent interpeller Ă 6 heures du mat et chez elles les familles dĂ©boutĂ©es. Des Ă©coles transformĂ©es en piĂšge Ă sans papiers Ă Cachan, le 18 septembre, un pĂšre de famille, rĂ©sident du gymnase, arrĂȘtĂ© en allant chercher son fils. Cachan oĂč des centaines de familles sont parquĂ©es, ne pouvant mettre le nez dehors sans risquer dâĂȘtre arrĂȘtĂ©es, Cachan oĂč Sarkozy et son exĂ©cutant maintiennent, par leur refus dâune vraie solution, des hommes, des femmes et des enfants dans des conditions barbares. Chasse Ă lâenfant ; chasse Ă lâhomme ; Ă©cole piĂšge Ă sans papiers. La barbarie frappe Ă nos portes, et certains veulent lui ouvrir la porte. Quel avenir voulons nous ? Ne soyons pas dupes, ne nous laissons pas diviser et mobilisons nous ensemble pour que chacun dâentre nous ait le mĂȘme droit au logement, aux papiers, et Ă lâĂ©cole. Les solutions existent, encore faut-il poser les bons problĂšmes. zvZbY8c.