Nous lâEurope, Banquet des peuples, spectacle polyphonique, fait du public une assemblĂ©e de poĂštes-citoyens, acteurs dâun changement. Une mosaĂŻque de langues pour une Europe plurielle, oĂč lâart fortifie le politique, avec le vĆu que celui-ci considĂšre lâexistence de chacun. A chaque soirĂ©e une personnalitĂ© est invitĂ©e Ă venir dialoguer avec les acteurs.L'Europe, l'ancienne, celle d'un Vieux Monde bouleversĂ© par la rĂ©volution industrielle, et l'Union europĂ©enne, belle utopie nĂ©e sur les cendres de... Lire la suite 6,99 ⏠E-book - ePub Ebook TĂ©lĂ©chargement immĂ©diat 6,99 ⏠Grand format ExpĂ©diĂ© sous 3 Ă 6 jours 18,80 ⏠Vous pouvez lire cet ebook sur les supports de lecture suivants TĂ©lĂ©chargement immĂ©diat DĂšs validation de votre commande Offrir maintenant Ou planifier dans votre panier L'Europe, l'ancienne, celle d'un Vieux Monde bouleversĂ© par la rĂ©volution industrielle, et l'Union europĂ©enne, belle utopie nĂ©e sur les cendres de deux grandes guerres, sont l'alpha et l'omĂ©ga de cette Ă©popĂ©e sociopolitique et humaniste en vers libres relatant un siĂšcle et demi de constructions, d'affrontements, d'espoirs, de dĂ©faites et d'enthousiasmes. Un long poĂšme en forme d'appel Ă la rĂ©alisation d'une Europe des diffĂ©rences, de la solidaritĂ© et de la libertĂ©. Date de parution 01/05/2019 Editeur Collection ISBN 978-2-330-12153-2 EAN 9782330121532 Format ePub Nb. de pages 188 pages CaractĂ©ristiques du format ePub Pages 188 Taille 3 267 Ko Protection num. Digital Watermarking Biographie de Laurent GaudĂ© Laurent GaudĂ© est un romancier et un auteur de théùtre qui fait partie intĂ©grante du panorama littĂ©raire français du XXIe siĂšcle. En 2004, il obtient le prix Goncourt pour son roman Le Soleil des Scorta. Son ouvre, traduite dans le monde entier, est publiĂ©e par Actes Sud. Nous lâEurope, banquet des peuples » par Laurent GaudĂ© « Nous lâEurope, banquet des peuples » par Laurent GaudĂ© : les critiques du Masque et la Plume. 8 min ReprĂ©sentation dans la Cour du lycĂ©e Saint-Joseph Entretien avec l'auteur Laurent GaudĂ© Ă visionner. Il a obtenu le prix Goncourt 2004 pour « Le Soleil des Scorta ». Un spectacle mis en musique et en scĂšne AccĂ©der au contenu principal MalgrĂ© des dĂ©ceptions, des longueurs, on ressort de ce spectacle en se disant que oui, il est prĂ©cieux de connaĂźtre son passĂ©, de le comprendre, dâessayer dâen analyser des choses. Pour agir et rĂ©agir avant quâil ne soit vraiment trop tard, que lâentrain disparaisse, que la poĂ©sie perde sa puissance. Alors espĂ©rer encore, un peu, ĂȘtre agissant dans cet espoir dâapprendre Ă faire corps, commun, Ă incarner une Europe qui puisse changer le cours des choses. Pourvu quâil dure, cet espoir, et merci de lâavoir fait naĂźtre. Ăpisode2/9 : Inventions politiques de lâEurope et construction dâun imaginaire musical europĂ©en. Ăcouter (58 min) "Nous, L'Europe, Banquet des peuples", affiche de l'OpĂ©ra de Limoges, texte de Laurent GaudĂ©, mise en scĂšne & musique de Roland Auzet pour le Festival d'Avignon - Christophe Raynaud de Lage (photo), Roland Auzet (mise en
Du 4 au 23 juillet sâest tenu lâĂ©dition 2019 du Festival dâAvignon, la 73e. Si LâOdyssĂ©e se prĂ©sente comme le thĂšme principal du plus grand festival de théùtre au monde cette annĂ©e, une autre couleur vient teinter la programmation de cet Ă©tĂ©. LâEurope sâinstalle en effet comme irrĂ©mĂ©diable sujet de plusieurs spectacles phares du festival et rĂ©vĂšle de nombreuses caractĂ©ristiques propres Ă une certaine frange de la crĂ©ation contemporaine qui dĂ©sire ardemment parler du prĂ©sent politique. Le Festival dâAvignon 2019 se voulait Ă©minemment politique, en Ă©cho avec les urgences de notre temps, ce que traduit lâĂ©dito dâouverture de programme dâOlivier Py, directeur du festival depuis 2013. Il y Ă©nonce que lâobjectif artistique de lâĂ©dition 2019 est de dĂ©sarmer les solitudes ». Le metteur en scĂšne nomme la nĂ©cessitĂ© prĂ©sente du théùtre, qui nâa quâĂ ouvrir ses portes » pour faire acte de conscience politique ». Ainsi, face aux affres du consumĂ©risme et de la solitude contemporaine vĂ©hiculĂ©e entre autre par les rĂ©seaux sociaux, il rappelle quâĂȘtre ensemble ce nâest pas faire foule ou vibrer dâaffects refoulĂ©s, câest accepter une inquiĂ©tude commune et espĂ©rer le retour des mythes fondateurs ». Câest dans le charnier marin de la MĂ©diterranĂ©e quâun de ce mythes Ă©merge lâOdyssĂ©e. Olivier Py prĂ©sentant le programme du 70e Festival dâAvignon ©Marianne Casamance On compte ainsi de nombreux spectacles sur ce thĂšme comme O agora que demora / Le prĂ©sent qui dĂ©borde â Notre OdyssĂ©e II de Christiane Jatahy, sur et avec les exilĂ©s contemporains ou LâOdyssĂ©e de Blandine Savetier, mise en scĂšne du texte de HomĂšre en 12 Ă©pisodes quotidiens, et bien dâautres faisant appel aux mythes de la GrĂšce Antique. Mais une autre inquiĂ©tude appelle au retour dâun autre mythe, plus rĂ©cent celui-lĂ . Cette inquiĂ©tude câest celle de la menace prĂ©sente sans cesse dans lâactuel spectacle politico-mĂ©diatique de la montĂ©e des populismes », et le mythe Ă convoquer pour la palier lâEurope. Ou lâUnion europĂ©enne, on ne sait pas vraiment, la confusion sâentretient tout au long des propositions que nous allons aborder. Ainsi, face Ă ces inquiĂ©tudes rappelons que Olivier Py met en garde de ne pas faire foule ou vibrer dâaffects refoulĂ©s » auquel il prĂ©commande en remplacement le silence de la salle de théùtre permettant de percevoir le messianisme du collectif ». Ce parallĂšle religieux propre Ă Py se place donc comme un appel au calme au milieu dâune fureur ambiante qui ne peut, bien entendu, quâĂȘtre nuisible pour la dĂ©mocratie, et de se poser calmement face aux mythes fondateurs pour rĂ©flĂ©chir sur le prĂ©sent. Architecture, grandes performances et vues de lâesprit Câest la tĂąche que se confie Architecture, Ă©crit et mis en scĂšne par Pascal Rambert, dans la cruciale Cour dâHonneur du Palais des Papes. Cruciale car depuis quâil y a un Festival dâAvignon, chaque annĂ©e les regards se tournent vers le spectacle qui y est programmĂ© en ouverture. Câest celui dont France TĂ©lĂ©visions diffuse la captation, celui que tous les journalistes vont voir, celui dont tout le monde parle. Les critiques cette annĂ©e furent mitigĂ©es, soulignant un texte lourd, des comĂ©diens brillants dans un drame esthĂ©tiquement beau ou la vacuitĂ© dâun Ă©niĂšme spectacle comme celui-ci. Sur Avignon mĂȘme, le bouche-Ă -oreille des spectateurs penchait clairement vers la non-affection et les discussions sâanimaient plus par le temps tenu avant de quitter le spectacle dâune durĂ©e de quatre heures que par le sort tragique des personnages et ce quâil y a Ă en retenir. ScĂ©nographie de âArchitectureâ avant le dĂ©but du spectacle.©Martin Mendiharat Architecture narre lâhistoire dâune famille dâintellectuels viennois assistant Ă lâexplosion de la PremiĂšre Guerre Mondiale et Ă la montĂ©e du nazisme, mourant tous de prĂšs ou de loin Ă cause de ces deux Ă©vĂ©nements historiques. Pascal Rambert rĂ©unit une troupe de grands acteurs avec lesquels il a dĂ©jĂ travaillĂ© par le passĂ© Emmanuelle BĂ©art, Audrey Bonnet, Anne Brochet, Marie-Sophie Ferdane, Arthur Nauzyciel, Stanislas Nordey, Denis PodalydĂšs en alternance avec Pascal RĂ©nĂ©ric, Laurent Poitrenaux et Jacques Weber ainsi que BĂ©rĂ©nice Vanvincq, pour une courte apparition finale. Cette famille va sâentredĂ©chirer sur une multitude de sujets, tant personnels que philosophiques, tout en observant avec frisson les fracas de lâĂ©poque Ă laquelle elle assiste dans une grande croisiĂšre Ă travers lâEurope. Le spectacle a une radicalitĂ© formelle qui peut en elle-mĂȘme dĂ©plaire câest bien le propre de la radicalitĂ©, mais ne pĂȘche pas tant que ça par sa seule forme de longs discours » qui a pu lui ĂȘtre reprochĂ©. Lâexercice en tant que tel est plutĂŽt rĂ©ussi, multipliant les moments virtuoses comme une scĂšne dâorgasme cĂ©rĂ©bral entre Julie Brochen et Jacques Weber, la rage de Stanislas Nordey contre le conservatisme tyrannique de son pĂšre au moment de lui dire quâil est homosexuel ou les vocifĂ©rations troublantes et organiques de Laurent Poitrenaux. La force avec laquelle Nordey et Bonnet sâexprime dans la Cour dâHonneur du Palais des Papes, dĂ©passant lâamplification de leurs micros pour que leur voix nue rebondisse dâelle-mĂȘme sur les murs du bĂątiment est aussi impressionnante que la complicitĂ© amoureuse de cette derniĂšre avec Pascal RĂ©nĂ©ric ou Denis PodalydĂšs est belle. Tout comme lâesthĂ©tique dâensemble du spectacle Ă©mane une certaine grĂące avec ces personnages principalement vĂȘtus de blanc sâentredĂ©chirant ou constatant le monde sâenflammer depuis la splendeur vacillante de leur bourgeoisie. Le tout se dĂ©roule dans une scĂ©nographie Ă©purĂ©e uniquement composĂ©e de quelques meubles des styles novateurs de lâĂ©poque, qui passent une majeure partie de leur temps cachĂ©s sous des draps blancs sur un sol de la mĂȘme couleur, balayĂ©s par les bourrasques de la Cour dâHonneur. Enfin et surtout lâarchitecture gothique du lieu sert de cadre idĂ©al Ă cette famille dont le pĂšre architecte classique bĂątit lâEurope moderne qui sert de cadre au spectacle. Audrey Bonnet et Stanislas Nordey dans âClĂŽture de lâamourâ. ©Tania Victoria Il y a quelque chose dâintrospectif pour Rambert dans ce spectacle. Il rĂ©unit et Ă©crit pour les actrices et les acteurs qui ont portĂ© ses spectacles emblĂ©matiques de la derniĂšre dĂ©cennie comme ClĂŽture de lâamour Audrey Bonnet et Stanislas Nordey, RĂ©pĂ©tition Emmanuelle BĂ©art, Audrey Bonnet, Denis PodalydĂšs, Stanislas Nordey, ou encore SĆurs Audrey Bonnet et Marina Hands, qui Ă©tait initialement prĂ©vue dans la distribution. La piĂšce est ponctuĂ©e de mĂ©ta-rĂ©fĂ©rences Ă son Ćuvre, non sans un certain humour Stanislas Nordey qui signifie Ă un de ses interlocuteurs quâil lâĂ©coute sans parler, rĂ©pĂ©tant immĂ©diatement ses mots Câest marrant, tâĂ©couter sans parler », allusion Ă la forme des spectacles de Rambert pouvant sâapparenter Ă des longs monologues que les personnages sâadressent, rapport radical Ă la parole que lâon peut voir hĂ©ritĂ© du Manifeste pour un nouveau théùtre de Pasolini. Ce travail sur la parole face au prĂ©sent, que Rambert dĂ©veloppe depuis une dizaine dâannĂ©es, tient ici un rĂŽle essentiel dans lâaction dramatique. Câest suite Ă une onomatopĂ©e triviale prononcĂ©e Ă voix haute par Nordey lors du discours de remise de mĂ©daille de son pĂšre jouĂ© par Jacques Weber que commence la piĂšce. Des sons Ă©mis par la parole mais sans aucun sens pour interrompre des discours conservateurs, telle est la rĂ©ponse que trouve ce fils philosophe face au rĂ©actionnaire vieillissant mais tout puissant quâincarne son pĂšre. Les limites dâun engagement de surface Il y a toujours une frontiĂšre tĂ©nue entre les propos poĂ©tiques et fictionnĂ©s que Rambert donne Ă ses personnages et le discours que portent ses piĂšces. Il ne sâembarrasse par exemple pas Ă nommer ses personnages autrement que par le prĂ©nom des acteurs pour lesquels il Ă©crit, si ce nâest leur surnom Stan ». Ainsi dans Architecture il sâagit aussi pour le metteur en scĂšne de 57 ans de faire Ă©tat de sa condition dâartiste et dâintellectuel face Ă ce quâil voit du prĂ©sent. Et câest lĂ que le bĂąt blesse. Non pas que sa maniĂšre de dĂ©crire, selon lui, comment un paysage dâintellectuels prĂ©fĂšre observer et commenter avec dĂ©dain ou frayeur le prĂ©sent le parallĂšle entre, comme nous le disions, la montĂ©e des populismes » et lâavĂšnement du nazisme, est ici Ă peine cachĂ© nâest pas rĂ©alisĂ©e avec une certaine justesse. Il sâagit sĂ»rement de lâexpression sensible de ce quâil ressent, lui, en haut de la pyramide institutionnelle du spectacle vivant mondial, et les personnes quâil frĂ©quente, constatant sans vraiment la comprendre la terrible montĂ©e des populismes ». Le problĂšme est lĂ lâabsence de rĂ©ponse au prĂ©sent, et surtout lâabsence de rĂ©elle remise en question. Dans lâentretien quâil donne pour la feuille de salle du spectacle, Rambert ne nie pas le parallĂšle entre la famille quâil dĂ©crit et lâEurope Cette dĂ©sunion est le reflet de leurs dĂ©saccords devant le grand pĂ©ril qui arrive. Comme elle ne sait pas sâunir, rien ne se passe. ». Rien ne se passe, et donc, câest la victoire du fascisme. Cette dĂ©faite de lâHumanitĂ© quâil prĂ©dit arriver Ă nouveau si rien ne se passe » tient donc de la seule inaction du cadre qui est sensĂ© lui rĂ©sister. Du reste, aucune analyse sur les raisons de la montĂ©e de cette vague effroyable, au XXe siĂšcle comme aujourdâhui, et encore moins de remise en question du cadre en lui-mĂȘme. Ce cadre est pourtant parfaitement incarnĂ© par la famille haute-bourgeoise du spectacle et nous rappelle les mots dâun intellectuel ayant lui aussi assistĂ© Ă lâĂ©clatement de la PremiĂšre guerre mondiale et Ă lâavĂ©nement du nazisme, Bertolt Brecht Dans un bref dĂ©lai, la bourgeoisie entiĂšre aura compris que le fascisme est le meilleur type dâĂtat capitaliste Ă lâĂ©poque prĂ©sente, comme le libĂ©ralisme Ă©tait le meilleur type dâĂtat capitaliste Ă lâĂ©poque antĂ©rieure. »1 Avec Architecture, Pascal Rambert nous offre un duplicata dans son style de nombreux spectacles se voulant engagĂ©s » et ne se cantonnant quâĂ la creuse constatation des grands poncifs politiques du prĂ©sent sur lesquels il divague poĂ©tiquement durant des heures. Il est ainsi curieux dans un spectacle nous rĂ©pĂ©tant constamment de nous souvenir de lâHistoire passĂ©e de ne pas voir apparaĂźtre cette mise en perspective. Ce nâest pas le sujet du spectacle nous dira-t-on, soit, concentrons-nous alors sur ce quâil dit du prĂ©sent. Pascal Rambert en 2015 ©Marc Domage Avec Architecture, Pascal Rambert nous offre un duplicata dans son style de nombreux spectacles se voulant engagĂ©s » et ne se cantonnant quâĂ la creuse constatation des grands poncifs politiques du prĂ©sent sur lesquels il divague poĂ©tiquement durant des heures. Cette poĂ©sie est sensĂ©e par sa force gĂ©nĂ©rer un quelconque soulĂšvement mais pas de foule, souvenons-nous que la foule, ici encore, est le bras armĂ© du fascisme qui arrĂȘtera par la force de lâesprit et des bonnes idĂ©es les dĂ©moniaques forces nationalistes qui menacent nos dĂ©mocraties. PassĂ© lâĂ©puisement et lâagacement de voir cette dĂ©marche si rĂ©currente ici consacrĂ©e dans la Cour dâHonneur du Palais des Papes, la question se pose du pourquoi. Postulons ceci Pascal Rambert a 57 ans aujourdâhui. Il a grandi durant la Guerre Froide, constamment confrontĂ© aux Ă©chos de la politique de masse, que ce soit dans lâURRS dont il a Ă©tĂ© le contemporain, ou par les rĂ©cits de ses parents, grands-parents qui ont connu la Seconde Guerre mondiale et ont Ă©galement Ă©tĂ© contemporains des pays fascistes dâalors. Il serait ainsi comprĂ©hensible de voir dans la gĂ©nĂ©ration de Rambert car il est loin dâĂȘtre le seul une frayeur de lâartiste osant prendre Ă bras le corps la question politique, osant toucher la notion dâidĂ©ologie », par peur de ressusciter les artistes propagandistes dâalors. Ainsi, alors que le prĂ©sent pousse irrĂ©mĂ©diablement Ă aller toucher la question politique dans lâart que nous pratiquons, cette peur de lâartiste sâintĂ©ressant rĂ©ellement Ă la politique gĂ©nĂšre une impasse dans les formes qui sont en rĂ©sultent. En voulant ardemment parler du prĂ©sent mais en refusant de dĂ©construire ses mĂ©thodes de fonctionnement, de sâintĂ©resser aux rapports de force, de causes Ă effet, Ă lâaction rĂ©elle des dirigeants politiques, aux analyses Ă©conomiques, sociologiques, politiques, il semble quâon ne peut aujourdâhui produire que des vues de lâesprit de ce dit prĂ©sent que lâon souhaite ausculter. Entendons-nous bien il ne sâagit pas lĂ de promouvoir uniquement un art didactique marxiste dâAgitâprop et de nier le sensible au théùtre en le substituant par la seule activitĂ© de lâesprit de comprendre des fonctionnements du monde contemporain. La poĂ©sie a plus que jamais sa place sur nos scĂšnes, mais lorsquâil sâagit dâaborder plus ou moins directement un aspect de notre prĂ©sent politique, elle se doit dâĂȘtre expĂ©rience dâaltĂ©ritĂ© pour le spectateur et pour lâartiste. Olivier Py dit quâil veut dĂ©sarmer les solitudes », donc aller vers lâautre. Or, lâexercice que nous voyons lĂ nâest que sublimation dâune vision autocentrĂ©e. Ă aucun moment ce fameux peuple qui porte les fascistes au pouvoir nâa la parole. Le seul personnage parlant du peuple et sâen revendiquant est le journaliste dĂ©magogue jouĂ© par Laurent Poitrenaux lorsquâil dĂ©cide de soutenir la guerre dans son journal et de hurler que le peuple veut la guerre, que le peuple veut la violence et que lui parle du peuple. VoilĂ , le seul moment oĂč le peuple » est citĂ©. Certes, on peut se douter quâil y a du recul Ă avoir vis-Ă -vis de la vision du peuple quâa ce personnage, mais il nâempĂȘche que câest la seule et unique image quâon nous en donne. Olivier Py dit quâil veut dĂ©sarmer les solitudes », donc aller vers lâautre. Or, lâexercice que nous voyons lĂ nâest que sublimation dâune vision autocentrĂ©e. Ă aucun moment ce fameux peuple qui porte les fascistes au pouvoir nâa la parole. Lâaporie principale que lâon peut constater ici, gĂ©nĂ©rĂ©e par cette peur profonde de la masse et de lâartiste osant faire de la politique, est lâabsence dâouverture constructive Ă retirer de ce spectacle. Sa conclusion en est lâapogĂ©e aprĂšs la mort de tous les personnages, une jeune actrice, BĂ©rĂ©nice Vanvincq, jouant Viviane la fille dâAudrey Bonnet et Pascal RĂ©nĂ©ric/Denis PodalydĂšs dans la piĂšce Ă noter quâelle est la seule Ă ne pas se faire appeler par son vrai prĂ©nom, entre, portant un sac Hello Kitty » et erre au milieu des cadavres de ses prĂ©dĂ©cesseurs. Elle sâavance jusquâĂ un micro placĂ© au milieu de la scĂšne et dit Quand vous avez dit Nous entrons dans des temps auxquels nous nâavions pas pensĂ© », je nâai pas compris, quâest-ce que ça voulait dire ? », faisant rĂ©fĂ©rence Ă des mots prononcĂ©s par Audrey Bonnet quelques temps avant, puis noir et fin du spectacle. La seule ouverture ici donnĂ©e est une leçon de morale Ă une jeunesse dĂ©crite comme inconsciente, qui nâaurait pas mĂȘme pas compris le thĂšme rabĂąchĂ© durant les quatre heures de spectacles gare au fascisme. Lâordre est donnĂ© de faire quelque chose. Quoi ? On ne sait pas, câest visiblement trop tard pour cette gĂ©nĂ©ration qui se retire du combat. Nous lâEurope, banquet des peuples, une certaine vision de lâhistoire europĂ©enne Si Architecture pĂšche par manque de volontĂ©, un autre spectacle cette fois-ci saluĂ© par la critique en contraste avec la proposition de Rambert, offre une vision bien particuliĂšre de lâhistoire politique contemporaine. Il sâagit de Nous lâEurope, banquet des peuples, dâaprĂšs le texte Ă©ponyme de Laurent GaudĂ© Prix Goncourt 2004 pour Le Soleil des Scorta publiĂ© chez Actes Sud cette annĂ©e, mis en scĂšne par Roland Auzet, compositeur et metteur en scĂšne de théùtre musical. Le spectacle créé pour le Festival dâAvignon dans la Cour du LycĂ©e Saint-Joseph se propose de raconter et de questionner lâhistoire de lâEurope Ă partir de lâessai/poĂšme de GaudĂ©. Il est portĂ© par 11 acteurs/chanteurs de nationalitĂ©s diffĂ©rentes et dâun chĆur composĂ© de professionnels et dâamateurs de la rĂ©gion dâAvignon. Le spectacle se veut rĂ©explorer lâhistoire de lâEurope par le biais du Nous ». Roland Auzet dit Nous ne cherchons pas Ă faire le procĂšs de lâHistoire, plutĂŽt Ă saisir ce qui dans son flot nous rassemble. Y parvenir, câest dĂ©finir une utopie Ă mĂȘme de nous accompagner dans les annĂ©es qui viennent⊠sinon ce sera la catastrophe. » Laurent GaudĂ©, auteur de âNous lâEurope, banquet des peuplesâ, ©ÎΊΠLe ton est donnĂ©. Il Ă©tait relativement prĂ©visible que le spectacle soit bienveillant vis-Ă -vis de la construction europĂ©enne. La forme musicale, Ă partir dâun dispositif immersif de musique acousmatique, aurait pourtant pu apporter lâaltĂ©ritĂ© nĂ©cessaire pour ne pas imposer de rĂ©ponse formatĂ©e aux questions actuelles quant Ă lâEurope. Les premiers mots du spectacle sont ainsi une tirade rythmique sur le bafouement du Non » au RĂ©fĂ©rendum de 2005 suite Ă la ratification par Sarkozy du TraitĂ© de Lisbonne deux ans plus tard, expliquant que la dĂ©fiance populaire française vis-Ă -vis de lâUnion europĂ©enne vient de lĂ . PlutĂŽt juste. La suite de la premiĂšre partie questionne la naissance de lâidĂ©e dâEurope au 19e siĂšcle, Ă travers un enchaĂźnement de prises de paroles et tableaux oĂč les comĂ©diens portent les mots de GaudĂ©. Plusieurs points de vue se confrontent le Printemps des peuples de 1848, lâĂ©mergence des chemins de fer Ă partir de 1830 reliant les pays mais allant de pair avec lâĂ©merge du capitalisme exploitant avec une impressionnante sĂ©quence sur les Gueules noires, ou encore la ConfĂ©rence de Berlin de 1885, premier sommet Ă©conomique europĂ©en ayant pour but dâorganiser la division coloniale de lâAfrique. Un personnage rappelle que lâAllemagne a expĂ©rimentĂ© le systĂšme concentrationnaire et la politique dâextermination en Namibie. Il cite les diffĂ©rents responsables des horreurs coloniales suivis de lâinjonction Crachez sur son nom » dans une litanie de plus en plus furieuse et est Ă©trangement calmĂ©e par lâensemble des autres comĂ©diens se rapprochant de lui. On peut donc parler de ces criminels mais il ne faut pas trop sâĂ©nerver face Ă lâhorreur de leurs actions. Soit. Puis vient lâhorreur nazie, la complexitĂ© pour lâAllemagne de se reconstruire pour des gĂ©nĂ©rations se demandant si leurs parents nâĂ©taient pas des SS avec une puissante chanson lâactrice/chanteuse allemande Karoline Rose Ă ce sujet. Et puis pause. La lumiĂšre se rallume, le chĆur et les comĂ©diens reviennent tous sur scĂšne. Câest le moment du grand tĂ©moin. Ce moment a fait parler dans la presse câest celui oĂč François Hollande est montĂ© sur scĂšne lors de la premiĂšre du spectacle le 6 juillet. Des grands tĂ©moins aux grandes ressemblances Chaque soir est donc invitĂ© un grand tĂ©moin de la construction europĂ©enne » Ă qui est posĂ© quelques questions, les mĂȘmes chaque soir. AprĂšs François Hollande, ce furent AurĂ©lie Filipetti, Susan George, Aziliz Gouez, Ulrike GuĂ©rot, Pascal Lamy, Eneko Landaburu, Enrico Letta, GeneviĂšve Pons et Luuk van Middelaar qui furent conviĂ©s. Câest Ă ce moment que la diversitĂ© de points de vue commence Ă sâeffriter, avec un spectre de couleur politique des intervenants relativement rĂ©duit. On identifie donc François Hollande, AurĂ©lie Filipetti et Pascal Lamy issus du Parti Socialiste, ainsi quâAziliz Gouez issue de Place Publique et sur la liste de RaphaĂ«l Glucksmann aux Ă©lections europĂ©ennes, Eneko Landaburu du PSOE espagnol, Enrico Letta du Parti DĂ©mocrate italien, GeneviĂšve Pons, directrice de bureau de lâInstitut Jacques-Delors, think-tank de centre-gauche europĂ©en dont Letta est lâactuel prĂ©sident et dont font partie toutes les personnalitĂ©s que nous venons de citer. Lâonce de variation politique se veut ĂȘtre incarnĂ©e par Ulrike GuĂ©rot, ancienne collaboratrice du porte-parole de la CDU allemande et qui collabore ponctuellement avec lâInstitut Jacques-Delors, Susan George, co-fondatrice dâATTAC et proche de Nouvelle Donne, alliĂ© du PS aux derniĂšres Ă©lections, et Luuk van Middelaar, philosophe néérlandais membre de cabinet dâHerman Van Rompuy, prĂ©sident conservateur du Conseil EuropĂ©en de 2010 Ă 2014. Chaque soir est donc invitĂ© un grand tĂ©moin de la construction europĂ©enne » Ă qui est posĂ© quelques questions, les mĂȘmes chaque soir. Câest Ă ce moment que la diversitĂ© de points de vue commence Ă sâeffriter, avec un spectre de couleur politique des intervenants relativement rĂ©duit. François Hollande aux 20 ans de lâInstitut Jacques-Delors. ©David Pauwels Lors de la reprĂ©sentation Ă laquelle nous avons assistĂ©, ce fĂ»t Ă Aziliz Gouez que la parole a Ă©tĂ© donnĂ©e pour une tribune dâune quinzaine de minutes trĂšs similaire aux discours de sa liste aux europĂ©ennes plaidant pour une Europe des peuples avec quelques Ă©lans politiques sans grande prĂ©cision et diverses contradictions dans un discours visiblement prĂ©parĂ© Ă lâavance. Elle indique rĂȘver dâune Europe qui ne sera pas pensĂ©e par les bureaucrates », pour ensuite dire que le moment oĂč elle sâest sentie la plus europĂ©enne Ă©tait⊠une rĂ©union de bureaucrates europĂ©ens pour la rĂ©daction dâun discours avec ses partenaires allemands lâEurope quâelle connaĂźt mieux », celle du couple franco-allemand. Elle rĂȘve dâune Europe oĂč il nây a pas que les Ă©tudiants qui circulent entre les pays, mais aussi les apprentis car il y a les mains aussi », et pas un mot sur le dumping social. Les spectateurs applaudissent avec enthousiasme. Un rĂ©cit officiel, partiel et inquiĂ©tant La deuxiĂšme partie du spectacle raconte la construction de lâUnion europĂ©enne telle que nous la connaissons aujourdâhui. Ou plus prĂ©cisĂ©ment la version mainstream de la construction de lâUnion europĂ©enne. Une Union pensĂ©e suite aux affres des foules dogmatiques de la Seconde Guerre mondiale et contre les barbelĂ©s dâAllemagne de lâEst. On pointe ses quelques difficultĂ©s de fonctionnement comme sa lenteur de prise de dĂ©cision politique. Quelques minutes sont attribuĂ©es aux deux grands Ă©checs admis de lâUE la guerre de Yougoslavie et la crise grecque. Cela dit, aucun nom nâest citĂ© cette fois-ci, et ces deux moments ne durent pas plus de quelques minutes. Lâensemble est vite noyĂ© dans un relativisme inquiĂ©tant, disant quâaprĂšs tout câest compliquĂ© de se mettre dâaccord Ă 27 dans le syndic de son immeuble », alors imaginez Ă lâĂ©chelle de lâEurope ! Et quâaprĂšs tout, câest beau 27 pays qui font converger leurs intĂ©rĂȘts Ă©conomiques », dĂ©claration que de nombreux Ă©conomistes pourraient contester non pas sur la beautĂ© mais la convergence. Le spectacle se termine sur un questionnement sur lâOde Ă la joie de Beethoven comme hymne europĂ©en, qui nâest selon les personnages pas trĂšs entraĂźnant et ne donne pas envie de se lever pour lui. Ils choisissent alors Hey Jude des Beattles, repris en chĆur en invitant les spectateurs Ă venir danser dessus en claquant des mains au dessus de leur tĂȘte pour terminer le spectacle. Une Ă©trange scĂšne finale bouffie de bons sentiments proche de la messe, oĂč les spectateurs peinent Ă avoir envie de venir danser sur scĂšne mais offrent une standing ovation au spectacle. Sans faire la sociologie du spectateur du festival dâAvignon ravi de sa soirĂ©e, ce spectacle est pour le moins inquiĂ©tant. On peut retenir de nombreuses trouvailles esthĂ©tiques et autres moments trĂšs beaux, mais la construction dramaturgique mĂȘme du spectacle finit par ĂȘtre propre Ă la construction de lâUnion europĂ©enne ordolibĂ©rale actuelle. Le rĂ©cit qui est fait est celui que cette derniĂšre raconte lâUnion sâest construite sur les ruines des dictatures que les foules passionnĂ©es avait mises au pouvoir et elle est la seule garante pour empĂȘcher la montĂ©e des populismes ». Aucune vision critique de son fonctionnement, aucune allusion aux autres rĂ©fĂ©rendums quâelle a bafouĂ©s, Ă aucun moment les Ătats-Unis dâAmĂ©rique ne sont citĂ© dans la construction de lâEurope post-Seconde Guerre mondiale. LâexpĂ©rience dâaltĂ©ritĂ© se base uniquement sur une distribution dâacteurs de diffĂ©rentes nationalitĂ©s mais qui tiennent au final le mĂȘme discours de surface. Du reste, on se contente de taper des mains pour cĂ©lĂ©brer tous ensemble le mythe de cette Europe qui nous protĂšge des dictateurs. On note plusieurs moments reconstituant les interrogatoires complexes et violents auxquels sont soumis les migrants en arrivant vraisemblablement en France, mais sans explorer plus loin la crise migratoire. Le rĂŽle du chĆur, grand groupe de personnes de divers Ăąges et divers origines, est aussi caractĂ©ristique il nâest prĂ©sent que pour la grande image du dĂ©but, pour entourer le grand tĂ©moin et pour la chant collectif final, hormis quelques enfants qui en sont issus venant parfois faire les figurants. Du reste, ils sont cantonnĂ©s sur les cĂŽtĂ©s, assis pour accompagner discrĂštement le grand rĂ©cit de lâEurope. LĂ encore, on retrouve cette peur de la foule. Ă lâexception prĂšs du moment oĂč il faut chanter en chĆur pour lâUnion europĂ©enne oĂč, spĂ©cifiquement Ă cet instant, il faut faire masse. Alors quâon vient de nous dire que lâEurope sâest construite aprĂšs les ravages des pays oĂč des foules scandaient la mĂȘme chose ? Un des acteurs se met mĂȘme Ă entonner Banquet des peuples ! Banquet des peuples ! » comme un slogan politique, que personne ne reprend, mais quâil essaye une seconde fois en agitant ses bras pour faire signe de reprendre avec lui. Ătrange paradoxe. On se doute quâil aurait Ă©tĂ© compliquĂ© de laisser le public intervenir pour poser ne serait-ce quâune question au grand tĂ©moin quoi que ?, mais le format vĂ©hiculĂ© par le spectacle reste celui oĂč une masse silencieuse reçoit un discours monolithique et didactique sur un cadre politique qui, certes nâest pas parfait, mais aprĂšs tout reste mieux que le fascisme. DĂšs quâil sâagit du prĂ©sent, encore une fois aucune analyse, aucun questionnement, aucune remise en question nâest faite sur pourquoi les nationalistes montent. LâexpĂ©rience dâaltĂ©ritĂ© se base uniquement sur une distribution dâacteurs de diffĂ©rentes nationalitĂ©s mais qui tiennent au final le mĂȘme discours de surface. Du reste, on se contente de taper des mains pour cĂ©lĂ©brer tous ensemble le mythe de cette Europe qui nous protĂšge des dictateurs. Lâactuelle vacuitĂ© des spectacles se voulant politiques » ? Ces deux spectacles phares de la 73 Ă©dition du Festival dâAvignon sont caractĂ©ristiques dâune impasse dans laquelle nombre de spectacles produits dans les grandes institutions qui peuvent Ă©galement parfois ĂȘtre vecteurs dâinnovations tombent. Celui, au final, de ne reproduire que le diptyque gouvernemental dĂ©fendre le cadre actuel ou ce sera le chaos. AmĂ©liorer le libĂ©ralisme ou ça sera le fascisme. MĂȘme les spectacles se voulant moins tendres avec le pouvoir DĂ©votion de ClĂ©ment Bondu ou Le prĂ©sent qui dĂ©borde, de Christiane Jatahy se heurtent encore Ă la seule critique triste. Ces spectacles ont une volontĂ© de parler du prĂ©sent politique et historique qui peut ĂȘtre belle, mais confrontĂ©e Ă lâirrĂ©mĂ©diable plafond de verre du manque de volontĂ©, de regard, et dâanalyse politique du monde dĂ©bouchant Ă une absence dâouverture sur autre chose. Ils ne font que confirmer ce quâanalyse Olivier Neveux dans son rĂ©cent et trĂšs pertinent Contre le théùtre politique Se satisfaire de rĂ©citer que le théùtre est par essence politique », assurer que le théùtre est politique ou il nâest pas théùtre », produit chaque fois le mĂȘme effet Ă©vincer la politique. »2 Toute autre rĂ©ponse politique au prĂ©sent, sans pour autant vouloir donner de solution miracle, est ici niĂ©e par manque de reprĂ©sentation. On se retrouve avec un festival voulant dĂ©sarmer les solitudes qui se sâavĂšre surtout ĂȘtre une machine Ă broyer les imaginaires. PlutĂŽt que dâappeler aux mythes passĂ©s pour resserrer un prĂ©sent dĂ©faillant, pourquoi ne pas imaginer de nouvelles histoires et de nouveaux mythes ? Ne pas faire foule ou vibrer dâaffects refoulĂ©s » est bien le cul de sac discursif dans lequel lâactuelle direction du festival fonce en niant constamment le cri qui habite une frange de la population qui nâen peut plus. Ă lâimage de la poitrine gauche dâOlivier Py qui arborait un badge SOS MĂ©diterranĂ©e » dans les salles du Festival, et quelques mois plus tĂŽt la LĂ©gion dâhonneur dans les bras de Brigitte Macron, les quelques indignations pour cocher les cases du minimum syndical dâun art voulant parler du prĂ©sent ne peuvent plus suffire sans aller explorer ses racines et ouvrir la voie sur dâautres futurs. Concert Ă la Maison Jean Vilar dâune partie du groupe MaulwĂŒrfe, formĂ© suite au spectacle âLa Nuit des taupesâ de Philippe Quesne. ©Martin Mendiharat Mais le spectacle vivant nâest pas pour autant politiquement mort. Citons par exemple les 12 heures de la scĂ©nographie que la Maison Jean Vilar accueillait le 10 juillet en Ă©chos au brillant retour de la France Ă la Quadriennale de ScĂ©nographie de Prague. Ă travers des lectures, une exposition, une table ronde autour du thĂšme Mondes imaginaires, mondes possibles » et mĂȘme une DJ Set du groupe de taupes MaulwĂŒrfe, quelques heures furent consacrĂ©es Ă comment imaginer demain et comment le spectacle vivant pouvait y contribuer par ses nĂ©cessaires capsules de fiction » comme lây a dit Philippe Quesne. Du reste, la programmation de cette annĂ©e est loin dâavoir fait lâunanimitĂ©. Que ce soit dans les rues, aux terrasses des cafĂ©s ou dans les heures plus festives de la nuit, nombres de jeunes ou moins jeunes artistes et spectateurs prĂ©sents au Festival avaient pour sujet de discussion la lassitude de cette bien-pensance théùtrale et une aspiration Ă autre chose. Nâen dĂ©plaise Ă Olivier Py, sa volontĂ© de dĂ©sarmer les solitudes aura peut-ĂȘtre plutĂŽt, Ă lâimage dâune des multiples inscriptions qui fleurissaient de nuits en nuits sur les murs dâAvignon, donnĂ© lâenvie que lâon arme nos solitudes ». Bertolt, Plateforme pour les intellectuels de gauche », In Ăcrits sur la politique et la sociĂ©tĂ©, LâArche, 1970 Olivier, Contre le théùtre politique, La Fabrique, 2019PAGESCRITIQUES : Un soir de gala, SĂ©lectionnĂ©, DrĂŽle de genre !, Lawrence d'Arabie, Berlin Berlin, Nous l'Europe Banquet des peuples, Hamlet Ă l'impĂ©ratif !, La tendresse, Tous des oiseaux. L'EDITO de François Varlin et le GRAIN DE SEL de Jacques Nerson. Je m'abonne Ă Théùtral magazine pour 25 ⏠Nous, l'Europe - Banquet des peuples - Grand Format L'Europe, l'ancienne, celle d'un vieux monde bouleversĂ© par la rĂ©volution industrielle, et l'Union europĂ©enne, belle utopie nĂ©e sur les cendres de... Lire la suite 18,80 ⏠Neuf Ebook TĂ©lĂ©chargement immĂ©diat 6,99 ⏠TĂ©lĂ©chargement immĂ©diat 6,99 ⏠Grand format ExpĂ©diĂ© sous 3 Ă 6 jours 18,80 ⏠ExpĂ©diĂ© sous 3 Ă 6 jours LivrĂ© chez vous entre le 1 septembre et le 6 septembre L'Europe, l'ancienne, celle d'un vieux monde bouleversĂ© par la rĂ©volution industrielle, et l'Union europĂ©enne, belle utopie nĂ©e sur les cendres de deux grandes guerres, sont l'alpha et l'omĂ©ga de ce texte en vers libres relatant un siĂšcle et demi de constructions, d'affrontements, d'enthousiasmes, de dĂ©faites et d'espoirs. A l'heure oĂč certains doutent, oĂč d'autres n'y croient plus, ce rĂ©cit europĂ©en humaniste rappelle qu'une mĂ©moire commune, mĂȘme douloureuse, est un ferment d'avenir. C'est donc d'une plume ardente que Laurent GaudĂ© compose une Ă©popĂ©e invitant Ă la rĂ©alisation d'une Europe des diffĂ©rences, de la solidaritĂ© et de la libertĂ©. Date de parution 01/05/2019 Editeur Collection ISBN 978-2-330-12152-5 EAN 9782330121525 Format Grand Format PrĂ©sentation BrochĂ© Nb. de pages 182 pages Poids Kg Dimensions 11,5 cm Ă 21,5 cm Ă 1,1 cm L'Europe, l'ancienne, celle d'un Vieux Monde bouleversĂ© par la rĂ©volution industrielle, et l'Union europĂ©enne, belle utopie nĂ©e sur les cendres de deux grandes guerres, sont l'alpha et l'omĂ©ga de cette Ă©popĂ©e sociopolitique et humaniste en vers libres relatant un siĂšcle et demi de constructions, d'affrontements, d'espoirs, de dĂ©faites et d'enthousiasmes. Un long poĂšme en forme d'appel Ă la rĂ©alisation d'une Europe des diffĂ©rences, de la solidaritĂ© et de la libertĂ©. Biographie de Laurent GaudĂ© Romancier, nouvelliste et dramaturge nĂ© en 1972, Laurent GaudĂ© a reçu en 2004 le prix Goncourt pour Le Soleil des Scorta. Il publie son oeuvre, traduite dans le monde entier, chez Actes Sud Nous lâEurope â le banquet des peuples, de Laurent GaudĂ© , Ă©ditions Actes Sud - 2019 (Extraits) Lecture par Laurent Gaud Ă©. Une forĂȘt de gens, et autres textes de Erri de Luca - 2019. Lecture par Marie Vialle. RĂ©alisation Blandine Masson Textes rĂ©unis par Pauline Thimonnier Assistant Ă la rĂ©alisation Pablo Valero Coordination pour le Théùtre de la Ville Christophe Lemaire
EDITO Janvier 2022 suite Galin Stoev, par sa mise en scĂšne inspirĂ©e de La Double inconstance, montrait encore une fois lâactualitĂ© du texte de Marivaux. Le sentiment amoureux devenait un sujet dâexpĂ©rimentation humaine entre les mains de puissants pervers. La scĂ©nographie Ă©tonnante, conçue par Alban Ho Van, dressait les contours dâun monde perverti oĂč le sujet, animĂ© par un amour vrai, devenait le cobaye dâune expĂ©rience cynique. DĂ©programmĂ© Ă deux reprises en raison du Covid, le spectacle reprend sa route avec une distribution renouvelĂ©e. Interview de Galin Stoev Ă retrouver ici. LâannĂ©e 2022 commence par un petit coup de pouce Ă une jeune compagnie Youâll Never Walk Alone. Son spectacle France, prĂ©sentĂ© dans le cadre de la 5Ăšme Ă©dition du Festival Traits dâUnion, dĂ©diĂ© Ă la jeune crĂ©ation, fait revivre lâaventure Ă©pique de la coupe du monde de football de 1998. Natacha Steck, la metteuse en scĂšne, revendique, Ă travers la trace laissĂ©e par cet Ă©vĂ©nement fĂ©dĂ©rateur et joyeux, une dĂ©marche collective au service de lâespoir et de la lumiĂšre. Pour elle, il est important de ne pas laisser le mot France » au Front National. Interview de Natacha Steck Ă retrouver ici. Interview de Hugo Seksig Garcia un des acteurs de lâĂ©quipe Ă retrouver ici. Enfin, la crĂ©ation La RĂ©ponse des hommes de Tiphaine Raffier est bien une des rĂ©ussites de la rentrĂ©e. Comme un miroir tendu vers notre humanitĂ©, le spectacle questionne notre propension Ă la bontĂ©, au sacrifice, et notre capacitĂ© aux petits arrangements avec la morale. Interview de Tiphaine Raffier Ă retrouver ici. Revenir au dĂ©but le lâarticle