Veaux, vaches, cochons, nous avons lâimpression de les connaĂźtre depuis les comptines de notre enfance. Les animaux de la ferme valent pourtant mieux que cela, tant ils font partie de notre Histoire et de notre comprĂ©hension dâune partie de notre Ă©poque. Contenu1 Histoire des animaux de la ferme2 Animaux de la ferme et Quels sont les animaux de la ferme ? Top 63 Quels sont les animaux de la Basse-cour ? Animaux de la ferme le plus Animaux de la ferme le plus ancien4 Animaux de la ferme, oh la vache !5 Animaux de la ferme, au fait, lâabeille ?6 OĂč voir les animaux de la ferme ?7 Les sĂ©jours Ă la Animaux de la ferme, âLa ferme prĂ©fĂ©rĂ©e des françaisâ Histoire des animaux de la ferme On les appelait des âboriesâ dans le sud de la France, des âcenseâ dans le Nord. Venu dâAngleterre oĂč il Ă©tait utilisĂ© depuis le XVIIĂšme siĂšcle, le terme de ferme fut adoptĂ© en France avec la RĂ©volution française, qui mit fin Ă la propriĂ©tĂ© par les seigneuries. Câest par extension du nom donnĂ© au contrat entre un propriĂ©taire et celui qui exploite un domaine moyennant une redevance, que la ferme a dĂ©signĂ© cette ferme agricole que nous connaissons. En 1911 encore, la France Ă©tait pour plus de la moitiĂ© rurale. Cette vie, il y a cent ans plus agricole quâurbaine, a laissĂ© dans notre imaginaire de comptines Ă©vocatrices, dâUne petite poule grise aux Trois petits cochons eux-mĂȘmes datant du XVIIIe siĂšcle et transmis par voie orale avant dâĂȘtre pour la premiĂšre fois imprimĂ©s dans les Nursery Rhymes of England de James Halliwell en1886, en passant par La chĂšvre de Monsieur Seguin. Prix mis Ă jour le 26-08-2022 Ă 1020 PM. Animaux de la ferme et domestication Avec le NĂ©olithique, la domestication des animaux a correspondu Ă lâattachement aux territoires et Ă la maĂźtrise de la reproduction biologique et du cycle de vie de certaines espĂšces. Ces animaux de ferme ont Ă©tĂ© domestiquĂ©s pour aider lâHomme dans certaines tĂąches lâĂąne ou pour le nourrir. La domestication est dâabord apparue au Proche-Orient il y a environ 10 000 ans, avec les premiers âanimaux de fermeâ que furent le porc, le bĆuf, le mouton et la chĂšvre au Proche-Orient. Elle intervint ensuite en Chine, il y a environ 9 000 ans, avec le porc, en Asie du sud-est avec la poule. On distingue dĂ©sormais les animaux de ferme selon leur destination les animaux de production de viande, les animaux laitiers, les animaux de volaille, les animaux utilisĂ©s pour le transport et les travaux, et les animaux utilisĂ©s pour le textile. Quels sont les animaux de la ferme ? Top 6 Veaux, vaches, cochons, les animaux de la ferme ne sont jamais quâau nombre dâune dizaine incluant ceux de la basse cour ci-dessous la vache, le cochon, le cheval, lâĂąne, le mouton, le lapin Quels sont les animaux de la Basse-cour ? Et les animaux de la basse-cour que sont la poule et le coq, le dindon et le canardou lâoie Sans oublier quâune ferme qui se respecte a presque toujours un chien. Animaux de la ferme le plus rĂ©pandu Au monde, lâanimal de ferme le plus rĂ©pandu est la poule, avec 10 milliards dâindividus, qui pondent un moyenne de 500 milliards dâĆufs par an. A dĂ©faut de faire encore rĂ©veil-matin, le coq sert, bien sĂ»r, Ă la reproduction. Animaux de la ferme le plus ancien Issu du cochon sauvage et non pas du sanglier, le cochon a Ă©tĂ© domestiquĂ© en castrant les mĂąles et par lâablation de leurs canines. Avec la domestication, le cochon a ensuite naturellement raccourci sa dentition, affinĂ© son groin et vu sa robe virer du noir au rose jambon. La simplicitĂ© de son Ă©levage en a fait le premier animal de ferme au Moyen-Age en Europe. Le ministre de Louis XIV, Vauban, voyait dans le cochon un moyen dâĂ©radiquer les famines. Un siĂšcle plus tard, avec lâintroduction de la pomme de terre, culture dĂ©diĂ©e aux cochons, les Ă©levages de porcs français sont devenus les plus importants dâEurope. Tout Ă©tait si bon dans le cochon, que lâon utilisait sa graisse y compris pour prĂ©parer un onguent contre les maux de dents et de savonnettes, et sa vessie servait de blague Ă tabac. Animaux de la ferme, oh la vache ! Les animaux de la ferme ont jouĂ© un grand rĂŽle dans la sĂ©lection des espĂšces. DomestiquĂ©es Ă partir du VIe siĂšcle avant nos vaches actuelles sont le rĂ©sultat de croisements Ă escient, pour obtenir une meilleure production de lait et de viande. LĂ aussi, dĂ©cidĂ©ment, les choses nous sont venues dâAngleterre reconnu comme lâartisan de la rĂ©volution agricole Outre-Manche, lâanglais Robert Bakewell 1725-1795 a posĂ© les bases de lâĂ©levage tel que nous le connaissons. Deux de ses Ă©lĂšves sĂ©lectionneront la race Shorthorn, qui donnera la Durham », exportĂ©e en France. Le Second Empire est la pĂ©riode oĂč le nombre de races de vaches diffĂ©rentes est Ă son apogĂ©e. A noter que Bakewell ne prĂ©conisait pas dâĂ©lever le bĂ©tail enfermĂ© en stabulation, mais au contraire dâirriguer les prairies et de fertiliser les pĂąturages afin que les vaches se mettent une bonne herbe sous la dent. CĂŽtĂ© sĂ©lection, il aura fait se croiser des gĂ©nisses Ă longues cornes et un taureau de Westmoreland la race Ă viande âDishley Longhornâ pesait dans les 381 kilos, contre 168 kilos pour les races non croisĂ©es. En 1856, le Concours universel agricole de Paris est celui des premiĂšres photographies de vaches Nadar Jeune, le frĂšre cadet de lâillustre photographe, en immortalise 96, tout premier tĂ©moignage du genre. Animaux de la ferme, au fait, lâabeille ? Attention aux chiens, pour lesquels il reprĂ©sentent un vrai risque. Sinon, notre prĂ©cieux insecte pollinisateur est aujourdâhui entrĂ© Ă la ferme, oĂč il pollinise verger et potager. Et fournit du miel. Pour le fermier, la lĂ©gislation est celle qui sâimpose Ă lâapiculteur. Un trĂšs bel exemple en est la ferme biologique du Bec Hellouin, dans lâEure, qui dispense des formations pour amateurs et professionnels. Pour lâhabitant de la ville, le Salon international de lâagriculture Ă©tant principalement une vitrine de la FNSEA, mieux vaut se rendre dans une ferme pĂ©dagogique, qui garantit un respect des animaux et permet de les voir dans leur environnement habituel. En rĂ©gion parisienne, vous avez la ferme de Paris dans le bois de Vincennes ou la ferme de Gally, Ă Sartrouville. DĂ©sormais, les animaux de la ferme peuvent ĂȘtre vus dans Paris intra-muros, par exemple Ă la ferme pĂ©dagogique du Jardin dâEole, dans le nord de la capitale 27 rue dâAubervilliers ou celle du parc Kellermann, dans le sud du XIIIe arrondissement. Les sĂ©jours Ă la ferme En France, 10 000 fermes proposent des vacances Ă la ferme. Cette façon dâarrondir leurs fins de mois et de faire connaĂźtre leur mĂ©tier rĂ©pond Ă un vĂ©ritable engouement. Une bonne partie de ces fermes se sont organisĂ©es en rĂ©seaux labellisĂ©s, tels que âBienvenue Ă la fermeâ, âAccueil paysanâ ou âUn lit au prĂ©â. Cette valorisation des campagnes est souvent associĂ©e Ă la dĂ©couverte des lieux emblĂ©matiques environnants, le Mont-Saint-Michel ou les chĂąteaux de la Loire, mais aussi Ă lâapprentissage du âmanger localâ, bio et de saison. Animaux de la ferme, âLa ferme prĂ©fĂ©rĂ©e des françaisâ En 2021, les tĂ©lĂ©spectateurs français ont plĂ©biscitĂ© la ferme du Hitton, dans le Gers, oĂč CĂ©cile et Manu Guichard Ă©lĂšvent des Ăąnes depuis une dizaine dâannĂ©es. Lait dâĂąnesse et savon et surtout mĂ©thodes artisanales ont sĂ©duit. En lice, un total de 14 fermes, tĂ©moignant de la richesse du vrai savoir-faire de nos fermiers, du reblochon savoyard Ă la viande bovine de Charente, en passant par les porcs de la Haute-Corse. En somme, sâintĂ©resser aux animaux la ferme consiste Ă sâintĂ©resser Ă notre patrimoine vivant. Et Ă entamer toute une dĂ©marche sur ce que nous mettons dans notre assiette.
LAFERME CABRIâOLAIT VALORISE SA PRODUCTION SUR DIFFĂRENTS CRĂNEAUX. l'essentiel LE CONTI GUINGUETTE, CONVIVIALITĂ ET CIRCUIT COURT. Depuis 2019, CĂ©line Laurent, installĂ©e Ă Montbartier au
La restauration profonde de cette ferme permet d'illustrer la vie du paysan du dĂ©but des annĂ©es 1900. Les mĂ©tiers du paysan y sont prĂ©sentĂ©s et son mode de vie de l'Ă©poque est illustrĂ©. L'Ă©levage bovin de race charollaise et la production vinicole sont valorisĂ©s au travers des structures et outils de l'Ă©poque dans cette ferme complĂštement restaurĂ©e. La "vacherie" d'une capacitĂ© de 12 tĂȘtes de bovins, a conservĂ© son sol d'origine fait de briques jointives. A l'Ă©poque dans ce berceau de la race charollaise les Ă©leveurs Ă©taient trĂšs volontaristes pour amĂ©liorer la qualitĂ© de leur cheptel. Les concours de bestiaux se dĂ©veloppĂšrent et créÚrent une vĂ©ritable dynamique pour la valorisation des Ă©levages. Ainsi l'Ă©levage bovin d'excellence produit dans cette ferme, a Ă©tĂ© rĂ©compensĂ© par de nombreuses mĂ©dailles obtenues lors des concours de bestiaux de race charollaise. L'historique de ces concours est retracĂ© et permet de valoriser le village de La PacaudiĂšre 1930. La "cuverie" renferme un pressoir Ă vis central de grande capacitĂ©. AprĂšs restauration ce pressoir est complĂštement opĂ©rationnel et sa dĂ©monstration permet d'illustrer l'ingĂ©niositĂ© de l'inventeur, l'ingĂ©nieur Marmonier brevet 1874 qui pris Ă cette Ă©poque le leader ship de la construction des pressoirs prĂ© industriels dans le monde. A l'Ă©poque un vin rosĂ© de qualitĂ© Ă©tait produit Ă partir de vignes implantĂ©es sur les meilleurs coteaux de la rĂ©gion, aujourd'hui classĂ©s en AOC Cotes Roannaises; ce rosĂ© ou "petit gris" alimentait les bistrots de La PacaudiĂšre et de sa rĂ©gion pour le plus grand plaisir des clients. La restauration de cette ferme a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© par les propriĂ©taires 5Ăšme gĂ©nĂ©ration; l'objectif Ă©tant de conserver, valoriser et faire partager les structures et outils du patrimoine agricole reprĂ©sentatif de nos campagnes. In fine, le rĂ©sultat de ces travaux est un vĂ©ritable marqueur de l'Ăšre prĂ©cĂ©dant la montĂ©e de la mĂ©canisation dans le monde agricole; cette derniĂšre transforma les modes de travail et l'environnement paysager des campagnes. Les aspects humains sont largement introduits et dĂ©veloppĂ©s; ils constituent un vĂ©ritable travail de mĂ©moire qui permet d'illustrer le mode vie du paysan dans les annĂ©es 1930/1960 famille, autarcie, besogne, lien social, Ă©conomie, saisons. Une communication visuelle dans les diffĂ©rents espaces de la "vacherie" et de la "cuverie" et des supports vidĂ©o* thĂ©matique donnent aux visiteurs de pertinentes informations sur les objets prĂ©sentĂ©s. * [Source MinistĂšre de la Culture] Horaires 15/09 de 9h00 Ă 16h0016/09 de 9h00 Ă 16h00 Ferme de La Tuilerie - En savoir plus sur le lieu Ferme en bordure de route dĂ©partemental JournĂ©es EuropĂ©ennes du Patrimoine 2018 - PremiĂšre participation aux journĂ©es ThĂšmes PremiĂšre participation, Ădifice rural Adresse Ferme de La Tuilerie; 430 allĂ©e de Chez Briquette La Tuilerie, 42310 La PacaudiĂšre, Loire, Auvergne-RhĂŽne-Alpes EvĂ©nement proposĂ© dans le cadre des JournĂ©es du Patrimoine 2018 Source MinistĂšre de la Culture et de la Communication /
38Chapitre IV t Les Travaux à la ferme et dans les champs PREMIERE PARTIE - MARIA ET LES TRAVAUX DANS LES CHAMPS Les souvenirs évoqués ci-dessous concernent seulement sa troisiÚme période à la ferme entre 1924 et 1930, quand elle avait entre 16 et 22 ans. On trouvera les informations sur la participation des enfants au travail de la
Ă une demi-heure de MontĂ©limar, quelques centaines de mĂštres avant la commune de Dieulefit, la ferme Blue Soil surplombe la dĂ©partementale Ă flanc de montagnes drĂŽmoises. En achetant cette parcelle il y a deux ans, aprĂšs dix ans de vie entre le Canada, les Ătats-Unis et lâAsie, CĂ©line Basset a Ă©tonnĂ© le voisinage. Câest un terrain qui coche tous les pires critĂšres exposĂ© plein sud et plein vent, en pente donc pas de rĂ©tention dâeau, sol argileux qui a Ă©tĂ© piĂ©tinĂ© pendant des annĂ©es par des chevaux⊠Personne nâen voublait ! CâĂ©tait le âstress-testâ parfait pour trouver des solutions pour faire pousser quand mĂȘme et rĂ©gĂ©nĂ©rer les sols ! ». AprĂšs avoir testĂ© pendant plusieurs annĂ©es les principes de lâaquaponie, un modĂšle oĂč les dĂ©jections de poissons fournissent aux plantes les nutriments dont elles ont besoin, elle expĂ©rimente depuis dĂ©but 2021 un tout autre substrat les urines humaines. Retour sur le parcours atypique dâune femme qui a mis au point de façons totalement empirique un systĂšme qui permet de se nourrir sainement et Ă peu de frais, tout en reinjectant de la vie dans le dĂ©marche empirique dictĂ©e par une nĂ©cessitĂ© manger sain pour pas cherFille dâun gendarme expatriĂ© en Afrique de lâOuest, jusquâĂ ses 11 ans CĂ©line passe des heures Ă jouer dehors, au contact des oiseaux, des reptiles et des insectes. Une pĂ©riode qui fondera son Ă©merveillement et son respect quasi religieux pour le vivant. AprĂšs une adolescence passĂ©e en banlieue parisienne, dans les Yvelines, elle finance ses Ă©tudes supĂ©rieures en Ă©tant rĂ©serviste de gendarmerie les weekends et vacances. Elle obtient un master de recherche en psychologie et neurosciences, et part vivre Ă New-York oĂč elle est prise Ă la prestigieuse NYU. Elle arrĂȘtera quelques mois plus tard par manque dâargent. Câest Ă cette Ă©poque que sa santĂ© se dĂ©grade subitement. Jâai eu de gros soucis de santĂ© en 2014. On mâa diagnostiquĂ© une candidose, câest Ă dire un trop plein dâun champignon quâon a naturellement dans le microbiote intestinal et qui se nourrit de sucre le candida albican. Or je mangeais trĂšs mal Ă ce moment-lĂ . La maladie mâa beaucoup affaibli et jâai perdu 20 kilos ». Un choc doublĂ© dâun burn-out qui pousse CĂ©line Ă rĂ©interroger tous les aspects de sa vie, bien au-delĂ de son alimentation. Alors en situation prĂ©caire, câest par nĂ©cessitĂ© de manger des lĂ©gumes sans pesticide sans se ruiner quâelle crĂ©e ses premiĂšres buttes potagĂšres, Ă lâarriĂšre dâun terrain dĂ©labrĂ© Ă Brooklyn. Ă la mĂȘme pĂ©riode, des amis lui font visiter dans le Colorado de gigantesques fermes hors sol de cannabis mĂ©dicinal, cultivĂ©s sur les principes de lâhydroponie â donc trĂšs gourmandes en eau, en Ă©lectricitĂ© et en engrais chimiques. Une expĂ©rience mois plus tard, elle quitte le continent amĂ©ricain direction lâAsie. La nature me manquait et jâavais trĂšs peu dâargent. Jâai rejoint le Vietnam avec lâidĂ©e de monter une ferme d'agroĂ©cologie ». LĂ -bas, les besoins sont immenses, car les lĂ©gumes coĂ»tent cher et proviennent en majoritĂ© de lâagriculture intensive chinoise. Il faut donc les produire soi-mĂȘme... Mais les sols trĂšs polluĂ©s â notamment Ă lâagent orange â lâobligent rapidement Ă opter pour un systĂšme hors sol, seule option possible pour produire une alimentation saine. Câest donc en plein centre du Vietnam, dans la province de Quang-Nam, quâelle fait ses premiĂšres expĂ©rimentations, avec une poignĂ©e de locaux et quelques volontaires internationaux de passage. Jâai repris certains principes de lâaquaponie, en travaillant avec des poissons, sauf que je ne les vendais pas, je conservais le cheptel pour conserver une stabilitĂ© microbienne et par refus dâexploiter les animaux ». Pendant trois ans, elle analyse le PH, les tempĂ©ratures et teste diffĂ©rentes solutions le circuit de tuyaux, les dosages, la vitesse de circulation de lâeauâŠ. Les rĂ©sultats sont lĂ la microferme produit de dĂ©licieux lĂ©gumes pour elle et la poignĂ©e de locaux qui travaille Ă ses cĂŽtĂ©s. Rapidement, elle se met aussi en tĂȘte de trouver des solutions pour rĂ©gĂ©nĂ©rer les sols pauvres et polluĂ©s. Jâai commencĂ© Ă injecter des petites quantitĂ©s dâeau du systĂšme hors sol dans la terre environnante, car elle Ă©tait chargĂ©e de bonnes bactĂ©ries et vierge de tout polluant ». En parallĂšle, CĂ©line se forme alors en autodidacte en lisant des articles de recherche et en regardant des vidĂ©os de vulgarisation scientifique sur Internet. Câest Ă cette Ă©poque quâelle dĂ©couvre les thĂ©ories â contestĂ©s par une partie importante du monde agronomique actuel â de lâagronome français Claude Bourguignon et de la microbiologiste amĂ©ricaine Elaine Ingham. Pour eux, il nây a pas de sols pauvres tous les sols sont riches en nutriments, stockĂ©s lĂ depuis des millĂ©naires. Ce qui leur manque, câest la clĂ© de dĂ©chiffrement qui rend ces nutriments assimilables par les plantes â donc biodisponibles. Câest ça, la microbiologie, câest le vecteur qui fait la jonction entre les deux ». Ces techniques d'ensemencement des sols, testĂ©es au Vietnam puis perfectionnĂ©es par la suite en Birmanie, seront validĂ©es par un comitĂ© dâexpert qui permettra Ă CĂ©line dâobtenir la dĂ©livrance dâun brevet Ă lâInstitut national de la propriĂ©tĂ© intellectuelle INPI en 2021, aprĂšs trois ans de retour en France des poissons aux urines humainesEn 2018, la jeune femme ressent le besoin de se rĂ©enraciner en France. Elle choisit la DrĂŽme, et cette parcelle en pĂ©riphĂ©rie de Dieulefit dont personne ne veut. Avec ses cheveux Ă©bĂšnes lĂąchĂ©s, dĂ©bardeur et lunettes de soleil les trois quarts de lâannĂ©e, sa voix qui porte et son franc-parler, elle fait parfois lâeffet dâune petite tornade. Sa chaĂźne Youtube, oĂč elle raconte les expĂ©rimentations quâelle mĂšne, les difficultĂ©s quâelle traverse, les objectifs quâelle se donne, ne fait pas forcĂ©ment lâunanimitĂ© dans le monde agricole, plutĂŽt du genre taiseux. Mi- paysanne », mi- chercheuse-autodidacte » comme elle se dĂ©crit parfois, dĂ©colletĂ©s et rouge Ă lĂšvres, elle attire rĂ©guliĂšrement les critiques ou remarques sexistes. Mais la jeune femme reste concentrĂ©e sur ses objectifs construire des solutions alternatives pour les agriculteurs, partager ses erreurs et ses succĂšs, Ă©veiller des vocations chez les actifs non agricoles... Ă quelques enjambĂ©es sous la fenĂȘtre de sa chambre, se dresse le cĆur de son dispositif une serre gĂ©othermique sortie de terre dĂ©but 2020, quâelle a construite Ă lâaide dâune soixantaine de bĂ©nĂ©voles. Le bĂątiment de 15 mĂštres de long sur 5 mĂštres de large, coiffĂ© dâun toit en polycarbonate, combine des principes bioclimatiques â exposition plein sud, pan nord semi enterrĂ© et low tech, murs conçus avec la mĂ©thode earthship ». Le tout lui a coĂ»tĂ© autour de 20 000 euros. Un investissement qui semble important au regard des 480 assiettes vĂ©gĂ©tales produites par an, mais qui est liĂ© aux caractĂ©ristiques exceptionnelles de la serre. Jâai voulu quâelle dure dans le temps, contrairement aux serres en plastique blanc qui ne rĂ©sistent pas aux intempĂ©ries, et que ses coĂ»ts de fonctionnement soient rĂ©duits au minimum ». Aujourdâhui, sa facture dâĂ©lectricitĂ© mensuelle tourne autour de 30âŹ. GrĂące Ă tout cela, ses lĂ©gumes poussent pratiquement toute lâannĂ©e, sauf quelques semaines en dĂ©cembre ou janvier MĂȘme quand on a eu -10°C avec lâĂ©pisode de gel du mois dâavril 2021, ça nâest jamais descendu en dessous de +6°C dans la serre ! ».Un dispositif unique en son genre qui comprend trois Ă©tapes. La premiĂšre une cuve de plusieurs milliers de litres dâeau, qui accueille l'eau de pluie et les diffĂ©rentes sources de nutriments testĂ©es â hier des dĂ©jections des poissons, aujourdâhui des urines humaines et demain... peut-ĂȘtre autre chose. Lâeau riche en nutriments rejoint ensuite un rĂ©seau de bidons dans lesquels CĂ©line cultive les prĂ©cieux micro-organismes. Le tout se jette ensuite dans la derniĂšre Ă©tape du dispositif six rangĂ©es de tuyaux en PVC gris courant Ă hauteur dâhomme. Chaque plant y est dĂ©posĂ© dans de petits godets passoires » garnis de billes dâargiles, de sorte que ses racines sont immergĂ©es en permanence. Basilic, salades, tomates, Ă©pinards⊠Ils y resteront de quelques semaines Ă plusieurs mois, selon leur vitesse de croissance et lâoption choisie par CĂ©line de les re-planter en terre dans le champ-prairie adjacent. Une petite pompe Ă©lectrique crĂ©e un courant artificiel dans le circuit fermĂ©, pour Ă©viter l'eau stagnante et oxygĂ©ner le liquide â car lâoxygĂšne est indispensable Ă la prolifĂ©ration de certaines bonnes a dĂ©finitivement abandonnĂ© les poissons » dĂ©but 2021 car le modĂšle Ă©tait trop coĂ»teux, pas assez rĂ©silient » et fondĂ© sur l'exploitation animale ». Et cela faisait quelques temps quâelle souhaitait tester un protocole Ă base dâurines humaines. Depuis, elle alimente donc chaque jour sa cuve avec ses propres urines et celles de Fabien, bĂ©nĂ©vole Ă la ferme, ce qui les oblige Ă respecter une hygiĂšne de vie assez stricte On mange bio et Ă©quilibrĂ©, pas de viande industrielle nourrie aux antibiotiques, pour nous pas de traitement hormonal comme la pilule, pas de mĂ©dicaments, et Ă©videmment pas de tabac ni dâalcool ». RĂ©sultat le prĂ©cieux liquide obtenu ne contient pas de polluants â Ă sa connaissance, et est riche en azote, phosphore, potassium et autres micro-nutriments indispensables Ă la bonne santĂ© des plantes comme des ĂȘtres ce concept, oĂč lâalimentation de qualitĂ© produit des urines qui, combinĂ©es Ă des microorganismes, rĂ©gĂ©nĂšrent les sols et produisent Ă nouveaux des lĂ©gumes de qualité⊠CĂ©line a lâimpression dâavoir re-dĂ©clenchĂ© un cercle vertueux Ă tous les niveaux. Ăcologique, bon pour la santĂ©, Ă©conomique... Le pipi câest gratuit, accessible Ă tous, partout, tout le temps, il nây a pas besoin de le faire venir du bout du monde et a priori, il est plutĂŽt Ă lâabri du risque de pĂ©nurie ! », sourit-elle. Dans le futur, CĂ©line Basset aime Ă penser que les grandes exploitations qui Ă©puisent le vivant auront disparu au profit dâune multitude de petites fermes, comme le prĂŽne son ami StĂ©phane Linou, ancien conseiller dĂ©partemental de lâAude et pionnier des questions de rĂ©silience alimentaire. Demain, si on a des petites unitĂ©s un peu partout, en ceinture des villes, tout le monde sera plus rĂ©sistant en cas de crise, car si un point est hors service, ceux dâĂ cĂŽtĂ© prendront le relais » explique-t-elle. Une solution Ă grande Ă©chelle ? La consommation des engrais azotĂ©s de synthĂšse a Ă©tĂ© multipliĂ©e par neuf depuis 1960 » et cette surconsommation est un dĂ©sastre Ă©cologique, social et Ă©conomique » rappelaient une soixantaine dâagronomes et agriculteurs dans [lien] une tribune [lien] publiĂ©e dans Le Monde en avril 2021. Il est donc urgent de trouver un substitut, et les urines humaines sont un candidat Martin, chercheur Ă lâInstitue national de recherche pour lâagriculture, lâalimentation et lâenvironnement Inrae, travaille depuis quatre ans sur lâusage agricole des urines. LâexpĂ©rimentation Agrocapi entamĂ©e en 2018 sur le plateau de Saclay, dans les Yvelines, a dĂ©jĂ dĂ©montrĂ© son intĂ©rĂȘt sur diffĂ©rents types de cultures cĂ©rĂ©aliĂšres comme le blĂ©, le colza et le maĂŻs grain. Mais pour le chercheur, bien des obstacles subsistent encore Ă lâutilisation des urines comme fertilisant agricole. Dâabord, les urines ne sâinscrivent dans aucun cadre rĂ©glementaire Ă lâheure actuelle, il est donc trĂšs compliquĂ© pour les agriculteurs dây recourir lĂ©galement, y compris dans le bio, car elles ne font pas partie des engrais autorisĂ©s. Ensuite, les urines sont souvent polluĂ©es par lâalimentation et le mode de vie de ceux qui les produisent. Câest lâinquiĂ©tude qui revient le plus chez les agriculteurs » prĂ©cise Tristan Martin. Se pose Ă©galement un problĂšme matĂ©riel trĂšs concret celui des rĂ©servoirs des tracteurs dâĂ©pandage, qui ne sont pas du tout adaptĂ©s aux volumes des urines Elles sont beaucoup moins concentrĂ©es en azote que les engrais de synthĂšse, donc il faudrait que les tracteurs aillent se rĂ©approvisionner des dizaines de fois, ou installer des rĂ©servoirs beaucoup plus grands, ou trouver un moyen dâisoler lâazote des urines ». Note sur ce dernier point, lâentreprise suĂ©doise Sanitation 360 travaille dĂ©jĂ sur un procĂ©dĂ© de solidification de l'azote de l'urine ; et l'entreprise girondine TOOPI Organics est en phase de test auprĂšs d'agriculteurs d'un engrais naturel ultra concentrĂ© Ă base de bactĂ©ries cultivĂ©es dans l'urine deux procĂ©dĂ©s qui pourraient permettre un Ă©pandage plus adaptĂ© au matĂ©riel agricole actuel. Enfin, reste la question des investissements considĂ©rables quâil faudrait engager pour installer un peu partout des toilettes Ă sĂ©paration â qui permette de rĂ©colter les urines seules â et surtout, mettre en place un systĂšme de collecte et de traitement des urines, partout dans le pays. Du cĂŽtĂ© de Dieulefit, CĂ©line Basset garde l'Ćil ouvert sur ces expĂ©rimentations Ă plus grande Ă©chelle mais Ă©met des rĂ©serves. Vouloir remplacer les engrais azotĂ©s de synthĂšse par les urines, ça va dans le bon sens, mais ça ne rĂ©sout pas le problĂšme qui est que, pour assimiler lâazote, les plantes ont besoin de clĂ©s microbiologiques. Câest ce que je fais avec mes protocoles dâensemancement en deux ou trois ans, je rĂ©active la microbiologie du sol et par la suite, plus besoin dâengrais azotĂ©s, il nây a plus quâĂ laisser faire les sols ! ». Mais pour que cela fonctionne, ce nâest pas juste un ajustement de loi, dâhabitude ou de matĂ©riel quâil faut entreprendre. Câest une refondation totale du modĂšle agricole actuel Retrouver des parcelles Ă taille humaine, sans pesticides, engrais ni mĂ©canisation, oublier la monoculture, couvrir les sols, revenir aux principes de base de la permaculture et du maraĂźchage sur sol vivantâŠÂ» Bref. Tout remettre au service du vivant ».Soutenez SocialterSocialter est un mĂ©dia indĂ©pendant et engagĂ© qui dĂ©pend de ses lecteurs pour continuer Ă informer, analyser, interroger et Ă se pencher sur les idĂ©es nouvelles qui peinent Ă Ă©merger dans le dĂ©bat public. Pour nous soutenir et dĂ©couvrir nos prochaines publications, n'hĂ©sitez pas Ă vous abonner !S'abonnerFaire un don
Maferme au DĂ©sert dans les annĂ©es 1950par RenĂ© Mistral. texte et maquette de RenĂ© Mistral, photos Christophe Mistral. Au DeÌsert de La Morte, dans les anneÌes 50, il y a 8 fermes. Elles ont chacune entre huit et seize beÌtes (Vaches, veaux, geÌnisses et un ou deux chevaux), parfois quelques moutons, quelques cheÌvres, ou encore un ou
28 sept. DrĂŽle⊠dâOisseau que cette petite commune de 1100 habitants de la Mayenne qui avait proposĂ© de nous accueillir Ă la Maison de retraite. RĂ©sidents de la maison de retraite dâĂ cĂŽtĂ©, bĂ©nĂ©voles de la bibliothĂšque, reprĂ©sentants de la bibliothĂšque du bocageâŠ... Lire la suite 18 mai Disons le tout net, nous aurions aimĂ© avoir davantage dâauditeurs Ă la petite soirĂ©e que la mĂ©diathĂšque de Missiriac, une commune de 1500 habitants, distante de 5 km de Malestroit, notre commune natale du Morbihan. A quoi faut-il attribuer la petite assistance... Lire la suite 8 mars "Rougir d'ĂȘtre paysan" Ă©tait prĂ©sent au Salon de l'Agriculture. Membres de l'association des Ecrivains et Artistes Paysans, nous avons bĂ©nĂ©ficiĂ© de la prĂ©sence de son stand au Salon pour participer Ă son animation et reprĂ©senter les auteurs membres, le... Lire la suite 3 mars Vendredi 6 fĂ©vrier, la Maison de quartier du Ronceray, centre socio culturel de la Poterie Ă Rennes, nous accueillait pour confĂ©rence-causerie publique. Une trentaine d'auditeurs avaient fait le dĂ©placement toutes et tous aujourd'hui citadins/nes mais... Lire la suite 25 fĂ©vr. PlongĂ©e dans le monde agricole, ce dernier week-end de fĂ©vrier. Nous exposons et dĂ©dicaçons "Rougir d'ĂȘtre paysan" au Salon de l'Agriculture, Porte de Versailles, Ă Paris, vendredi 27-02 aprĂšs-midi, samedi et dimanche, au stand de l'association Ecrviains... Lire la suite 24 fĂ©vr. CETTE CONTRIBUTION A ETE MISE EN LIGNE A LA FIN DE 2008. Un ami nivernais, natif de Crux-la-Ville, un village situĂ© Ă 15 km de Chitry-les-Mines, bourg que les parents de Jules Renard ont rejoint depuis la Mayenne, lorsque le futur Ă©crivain avait deux... Lire la suite 12 dĂ©c. Nous avons Ă©tĂ© invitĂ©s Ă faire figurer "Rougir d'ĂȘtre paysan" parmi les ouvrages du 9e Salon du Roman populaire d'Elven, le 7 dĂ©cembre 2008. Le jury a Ă©lu laurĂ©at du Prix du roman populaire 2008 Didier Cornaille pour son rĂ©cit "Le vent des libertĂ©s soulevait... Lire la suite 12 dĂ©c. Les Bretons du milieu rural sont des taiseux mais des gens forts en Ă©motion ». Jâen ai connu des gens comme votre papa dans le livre ! PlutĂŽt que de dire ses Ă©motions, on prĂ©fĂšre ravaler ses sentiments⊠», racontait Paule, une bretonne dâadoption,... Lire la suite 12 dĂ©c. Ceux qui pensent que les personnes atteintes de la maladie dâAlzheimer sont en dehors du monde qui les entourent nâont sans doute pas vĂ©cu suffisamment aux cĂŽtĂ©s de ces personnes. TantĂŽt dans un autre monde, tantĂŽt lĂ , prĂ©sentes, elles ont la particularitĂ©... Lire la suite 1 dĂ©c. Ce soir lĂ , ils nâĂ©taient que dix mais quel plaisir de partager avec les membres de PĂȘle MĂȘle ! Ce groupe de rĂ©flexion vannetais sâĂ©tait retrouvĂ©, comme chaque semaine, pour aborder tout sujet qui mĂ©rite rĂ©flexion et dĂ©bat. Jean avait invitĂ© Michel Ă ... Lire la suiteEntrelâĂ©criture de son prochain roman et le bouclage du magazine Lui, FrĂ©dĂ©ric Beigbeder a pris le temps de se poser pour raconter sa vie mi-parisienne mi-campagnarde, son rapport Ă la terre et le marchĂ© de GuĂ©thary. Interview fourche(tte) Ă la main. Propos recueillis par RaphaĂ«l Turcat - Interview Ă retrouver dans le 1er numĂ©ro de
Avant dâĂ©crire ce livre â dont la réédition est prĂ©sentĂ©e par la Revue Française de GĂ©nĂ©alogie dâoctobre-novembre 2018 [1] - jâai dâabord reconstituĂ© la gĂ©nĂ©alogie dâAubin, listĂ© ses relations familiales et de voisinage. La connaissance de ses familiers Ă©tait la garantie de sĂ©lectionner par la suite, les Ă©vĂšnements et les affaires quâil avait eu le plus de chance de connaĂźtre Ă leur contact. Les articles prĂ©cĂ©dents Ă©voquaient les disputes de voisinage, les violences conjugales et lâenfance dâAubin marquĂ©e par les guerres napolĂ©oniennes. AprĂšs les maĂźtresses de ferme, il est question aujourdâhui des jeunes filles Ă leur service, les domestiques de et son Ă©pouse ont Ă demeure leur niĂšce Gosme quand leurs enfants sont encore jeunes. Ă ce titre, elle fait partie des vingt domestiques enregistrĂ©es Ă Germignonville en 1836, toutes ĂągĂ©es de seize Ă vingt-quatre ans et rĂ©parties dans une quinzaine de mĂ©nages aisĂ©s. La servante. Messager de la Beauce et du Perche, 1875 PremiĂšres levĂ©es Ă lâaube pour prĂ©parer la soupe, la bouillie dâavoine ou de blĂ© noir et le pain, elles sont aussi chargĂ©es des travaux mĂ©nagers, des soins Ă donner aux enfants, de lâalimentation des animaux et de certains travaux agricoles. La veillĂ©e terminĂ©e, elles sont les derniĂšres couchĂ©es. La pĂ©nibilitĂ© de ce travail long et physique sâaccroĂźt du dĂ©sarroi de la solitude ; cĂ©libataires, mises en condition jeunes, elles sont sĂ©parĂ©es de leur famille pendant plusieurs jours au mieux. Le tout pour 150 francs par terme câest peu pour la Beauce. Cependant, le maĂźtre sâoblige dâordinaire Ă les nourrir, les loger, Ă fournir le blanchissage et Ă payer les tailleurs qui raccommodent leurs hardes. En outre, dans la pratique, il donne des acomptes et ajoute aux gages des coiffes, des mouchoirs et des sabots. A la fontaine. Messager de la Beauce et du Perche,1866 Les maĂźtres peuvent se montrer reconnaissants. Dans son testament, en 1843, Jacques GrĂ©au, la grosse fortune de Viabon, lĂšgue Ă AdĂšle Tremblay le lit et le traversin oĂč elle couche ⊠pour les bon soins quâelle a pour moi ⊠et autant dâannĂ©es quâelle restera avec moy, autant de fois cent francs en plus de ses gages, plus quelques terres [2] ». Mais revers de leur isolement et de lâunivers masculin des grandes fermes, ces jeunes femmes se dĂ©couvrent parfois le ventre gros, sans lâavoir dĂ©sirĂ©. Et quand le gĂ©niteur se dĂ©robe Ă ses responsabilitĂ©s, les Ă©chappatoires sont pĂ©rilleuses avorter, quitter le village aux premiers symptĂŽmes ou aller au terme en dissimulant la grossesse marcher courbĂ©e, desserrer les lacets du vĂȘtement, porter plusieurs jupes ou avoir le tablier repliĂ©. MalgrĂ© ses artifices, une cousine dâAubin fait remarquer Ă sa domestique que sa taille sâĂ©paissit. Mais celle-ci a rĂ©ponse Ă tout et, prĂ©cise-t-elle Ă sa maĂźtresse qui a son Ăąge, elle souffre lâĂ©tat dans lequel elle se trouvait Ă©tait lâeffet dâune maladie ⊠Depuis lâĂąge de vingt ans elle nâavait Ă©tĂ© que cinq Ă six fois comme le sont ordinairement les femmes [3] ». Dâautres recourent Ă lâinfanticide [4] ou abandonnent leur nourrisson au tour de Chartres. Câest lâextrĂ©mitĂ© Ă laquelle se rĂ©sout Alphonsine Gosme, une autre niĂšce dâAubin, le 4 janvier 1854 six jours aprĂšs la naissance de la petite Rosine. Le cas de la petite Rosine nâest pas isolĂ© trois autres enfants du village sont remis au tour de Chartres en ces annĂ©es. La majoritĂ© de ces jeunes filles gardent lâenfant - en tĂ©moigne le nombre important de naissances illĂ©gitimes - et rĂ©gularisent leur situation Ă lâĂ©glise et Ă la mairie. Toutes ont amassĂ© un petit pĂ©cule qui leur permet dâentrer dans la vie. Enfin rééditĂ© ! Lire la revue de presse complĂšte sur le site de lâauteur... Pour commander lâouvrage auprĂšs de lâauteur...[1] RFG, n°238 Livre saluĂ© Ă sa parution en 2007, il est proposĂ© avec un texte revu et corrigĂ©, complĂ©tĂ© par lâajout dâun cahier de 20 pages dâillustration. Encore mieux ! ». Critique prĂ©cĂ©dĂ©e dâune interview de Jean-Louis Beaucarnot. Revue de presse complĂšte sur AD, 2 E 66/427, testament de Jacques GrĂ©au, 1843.[3] AD, 2 U, dossier Georges, 1re session 1814.[4] Les petites victimes sont asphyxiĂ©es dans 60 % des cas. Les peines de deux ans pour homicide involontaire et les acquittements dominent.
ksSDX.